La Sécurité Routière communique sur l’argent des radars automatiques

La Sécurité Routière a décidé de tordre le cou à une idée reçue. Les radars automatiques sont des machines à sous pour l’Etat.

Il risque d’y avoir bataille de point de vue entre la Sécurité Routière et la Cour des Comptes (CdC). En effet, en juin 2017, la Cour fustigeait le manque toujours criant de transparence dans l’affectation des 1,8 milliard d’euros générés par les divers PV, automatiques ou non, par an.

Si selon la CdC, « plus de 50% des recettes des amendes (837,1 M€) ne sont pas directement affectées à la mission (de sécurité routière)« . Selon la Sécurité Routière (SR), ce sont près de 92% des recettes des radars automatiques qui « sont consacrés à la lutte contre l’insécurité routière, notamment à l’amélioration du réseau routier ».

Deux façons de présenter les choses

En fait, les deux parlent de la même chose. Mais, ils ont des façons radicalement différentes de présenter les choses.

En France, il est interdit, dans un budget d’état, d’affecter une recette à une dépense. Mais, on le fait depuis « tout le temps » pour plus de commodité et surtout, pour communiquer.

Ici, c’est tout à fait cela. La SR ne regarde que les radars automatiques et leurs recettes. Ces dernières représentent 920 millions d’euros en 2016. Les autres PV et contraventions représentent 897 millions d’euros, toujours en 2016. Au total, ce sont plus de 1,8 milliards d’euros de recette.

L’argent des PV est-il honteux ?

Cependant, en ne regardant que la part provenant des radars automatiques, la SR se cache un œil et biaise le calcul. Oui, 92% des PV automatiques vont directement à l’AFITF (38% *), à la Sécurité Routière (26%) ou aux collectivités locales pour améliorer les infrastructures (27,7%). Mais, ces PV automatiques ne représentent que la moitié des PV.

La CdC a donc elle aussi raison. Et, sans doute « plus », en prenant le produit des PV routiers dans leur ensemble et pas que ceux des radars automatiques. Pour appuyer (maladroitement) son propos, la Sécurité Routière indique que les 75 millions d’euros qui repartent « pour le désendettement de l’Etat » proviennent en fait des majorations des PV automatiques.

Une manière de souligner encore plus que l’argent des radars ne sert pas de tirelire à l’Etat. Ou pas… Il n’y a pourtant pas de honte à dire que cet « impôt volontaire » participe au budget global de l’Etat.

(*) Agence de Financement des Infrastructures de Transports de France

Source et illustration : Sécurité Routière

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