Porsche aurait équipé son Cayenne V6 TDI d’un logiciel fraudeur qui détecterait la différence entre un les conditions d’un test mené en laboratoire et les conditions réelles afin de passer les tests d’émissions de NOx alors qu’il émettrait des émissions de NOx de 68 % supérieures au seuil légal.
Alors que le groupe Volkswagen vient juste d’éteindre l’incendie sur le front américain après avoir déboursé plus de 22 milliards d’euros, organisé un rappel de 24 000 Audi A7 et A8 pour début juillet sur ordre du gouvernement allemand, un nouveau front s’ouvre chez Porsche.
Alerté par un informateur, le Spiegel a mené une enquête de plusieurs mois et collaboré avec des experts en informatique, l’organisme de testTÜV et des avocats pour déterminer si Porsche avait utilisé un logiciel fraudeur sur son Cayenne V6 TDI.
Selon les tests menés par l’organisme de test TÜV dans des conditions réelles, le Porsche Cayenne n’aurait jamais été homologué par les autorités avec les valeurs relevées. Les émissions de NOx enregistrées sont en effet 68 % supérieures au seul légal. Pour passer les tests d’homologation, Porsche aurait utilisé un logiciel plus sophistiqué que celui utilisé par les autres modèles du groupe Volkswagen. La version qui équipe la Cayenne diesel détecterait les accélérations linéaires et les changements d’altitude. Au démarrage, le logiciel fonctionnerait en mode « propre ». Si le Cayenne est immobilisé, le logiciel continuerait dans ce mode selon l’article du Spiegel. Si le Cayenne est en mouvement, le logiciel passerait alors en mode « sale ». Pour simuler les conditions réelles attendues par le logiciel, les testeurs de TÜV ont dû lever les roues avant déclenchant ainsi un changement d’inclinaison de la voiture.
Porsche, a reçu les résultats du test de la part du Spiegel, les a étudiés, mais les a jugé incompréhensibles. Le constructeur a alors mené ses propres tests qui ont abouti à des émissions de NOx sous le seuil légal. Il a alors offert au Spiegel de réaliser les tests ensembles qui n’a pas répondu à l’invitation pour le moment.
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Porsche et son ex-PDG, Matthias Müller, aujourd’hui PDG du groupe Volkswagen. Lui qui avait découvert l’installation d’un logiciel de contrôle des émissions polluantes comme tout le monde par la presse le 18 septembre 2015, a-t-il comme nous tous appris l’existence d’un nouveau logiciel fraudeur chez Porsche en lisant Der Spiegel ce week-end ?
Source : Der Spiegel
Source photo : Porsche