Nissan a officiellement pris le pouvoir chez Mitsubishi

À peine nommé que l’hyper PDG a annoncé vouloir réaliser des économies de 435 millions d’euros l’année prochaine grâce aux synergies possibles entre Nissan et Mitsubishi. Carlos Ghosn a demandé à son prédécesseur, Osamu Masuko, de rester en prenant une fonction plus opérationnelle. Le PDG japonais voulait démissionner pour prendre la responsabilité du scandale, mais Ghosn aurait lié son destin à celui du rachat des 34% par Nissan. En Masuko, Ghosn trouve un alter ego spécialiste de la restructuration qui a notamment ramené Mitsubishi dans le vert après des années de pertes.

Conscient qu’il n’a pas le don d’ubiquité, Carlos Chosn a tenu à rassurer quant au rôle qu’il jouera chez Mitsubishi. « Le conseil d’administration est chargé de la gouvernance, pas de la direction opérationnelle de la compagnie, il est là pour s’assurer que les règles et procédures existent et sont respectées », a-t-il déclaré. Néanmoins, il a promu Hirota Saikawa, directeur de la compétitivité de Nissan, au poste de co-PDG. Saikawa sera remplacé par le directeur des achats Yasuhiro Yamauchi. Celui-ci sera remplacé par Véronique Sariat-Depotte, Directrice Adjointe des Achats Alliance Renault-Nissan.

Carlos Ghosn fait le pari qu’il parviendra à réitérer le succès du redressement de Nissan du début des années 2000 et est certain que les bénéfices futurs de cette nouvelle alliance contre-balanceront les éventuels cadavres cachés chez Mitsubishi. Ce dernier a d’ailleurs annoncé mercredi qu’il s’attendait à une perte nette de 2,1 milliards d’euros pour l’exercice en cours.

Avec cette nouvelle alliance et le russe Avtovaz, Renault-Nissan verra ses ventes annuelles avoisiner les 10 millions de véhicules, non loin du trio de tête mondial composé de Toyota, de Volkswagen et de GM.

Cette nouvelle casquette pour Ghosn suscite quelques interrogations quant au futur de l’alliance maintenant qu’il est devenu PDG d’un troisième constructeur. L’hyper PDG a toujours refusé de fusionner Renault et Nissan au nom du respect des cultures des constructeurs. L’ajout de Mitsubishi complique un peu plus le problème de sa succession, car Ghosn n’est pas éternel. Il a déjà usé plusieurs numéros deux, Patrick Pélata, Carlos Tavares, Andy Palmer et il serait temps pour le bien de l’alliance de nommer un PDG par marque et de préparer un successeur. Doit-on voir la nomination de Hirota Saikawa au poste de co-CEO comme la première pierre du futur de l’alliance ?

Source : Nissan

Source photo : Nissan

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