L’activisme de Byd à Londres paye. En effet, la ville lui a commandé 51 bus électriques. Ils desserviront deux lignes. Montant de la commande : 19 millions de livres (27,1 millions d’euros.) Ils seront produits non pas à Changsha, mais chez Alexander Dennis, à Falkirk, en Ecosse.
Ainsi, ces bus seront des Enviro200 d’ADL (Alexander Dennis Limited) équipés de châssis, de moteurs et de batteries Byd. Et donc, ils seront fabriqués en Ecosse.
Alexander Dennis est, avec Optare (qui appartient à l’Indien Ashok Leyland) le dernier survivant parmi les véhicules industriels britanniques. Dans le temps, Dennis fournissait toutes les casernes de pompiers du Commonwealth. Comme d’habitude, il a subit de plein fouet la concurrence venue du continent. Au point de se concentrer sur son autre métier, les bus et les autocars. Mais là aussi, les carrossiers industriels britanniques ont souffert. Dennis, Alexander et plus tard Plaxton se sont regroupés au sein d’ADL. Depuis, ADL a vivoté. Son actualité fut surtout faite de fermetures d’usines.
Côté ADL, l’accord avec Byd lui permet de sortir de la spirale de la marginalisation. Néanmoins, c’est Byd qui réalise un coup de maitre. Jusqu’ici, le constructeur chinois offrait ses bus électriques, qu’il importait de Chine. Maintenant que les ventes rentrent, il souhaite disposer d’une base en Europe. Passer par ADL lui permet de disposer d’emblée du savoir-faire et des moyens d’un fabricant de bus. D’ailleurs, rappelons que la branche bus de Byd est née sur les cendres de Sanxiang, un constructeur chinois.
Les 51 unités ne sont qu’un début. Transport for London veut électrifier tout son réseau de bus d’ici 2020. D’autres municipalités pourraient lui emboiter le pas. Or, pour remporter les prochains appel d’offres, outre-manche, mieux vaut s’appeler « Alexander Dennis LTD » que « Shenzhen Byd Co. »…
Crédits photos : Byd (photo 1) et Cheshire Fire and Rescue Service (photo 2)