François Michelin a été marqué à la fois par le groupe éponyme et par le destin. Orphelin de père et de mère à 10 ans, il reprend les reines de l’entreprise familiale en 1955 après des années de régence de Robert Puiseux. Sous la gérance du « père François », le manufacturier de Clermont-Ferrand passera du rang de 10 ème manufacturier à celui de numéro 1 mondial lorsqu’il commence à passer le pouvoir à son fils.
François Michelin était un « sale capitaliste » comme il le rappelait en 2013 lors de la pose de la première pierre du centre de recherche de Ladoux mais il avait commencé incognito à l’atelier à l’usine des Carmes. Après des épisodes qui ont vu le colosse au pied d’argile vaciller plusieurs fois, François a commencé à préparer sa succession en formant Edouard auprès d’un mentor nommé Carlos Ghosn. C’était il y a plus de 20 ans.
7 ans après avoir « donné » le groupe à son fils, il a vu ce dernier se noyer au large de l’île de Sein et le groupe ne plus être conduit par un Michelin à partir de 2012 (Michel Rollier, gérant de 2006 à 2012 étant de la famille) avec l’accès au pouvoir de Jean-Dominique Senart. Ce dernier déclare à propos de François Michelin : « Je tiens, au nom des employés du Groupe, à rendre un hommage particulier à cet homme d’exception unanimement respecté pour ses valeurs, ses convictions et sa vision ».
Le « dernier des Mohicans » comme il se surnommait, il regrettait ouvertement l’époque du Michelin paternaliste et lâchait récemment « Michelin est désormais dirigé par des traders ».
Illustration : Michelin