Indycar 2015 : St Petersburg

Toc, toc, badaboum ! Juan Pablo Montoya (Penske) débute l’Indycar 2015 de la meilleure manière. Opportuniste, il a su profiter des ennuis de Will Power (Penske), puis il a su gérer le retour de l’Australien. « Gros Pablo » is back !

US F2000

Le tricolore Nico Jamin (Cape Motorsport) pourra-t-il faire le doublé Winterfest-saison régulière d’US F2000 ? On le souhaite. Mais la concurrence est rude : Victor Franzoni (Afterburner), Jake Eidson (Pabst), Aaron Telitz (Cape Motorsport), Ayla Agren (Pelfrey) et Garth Rickards (Pelfrey) comptent bien lui mettre des bâtons dans les roues.

Aux essais de St Petersburg, c’est Eidson qui décroche la timbale.

Au départ, Eidson contient Telitz. Parker Thompson (JDC) tente un départ canon et il arrive en luge à la corde. Il effectue un strike sur Jamin et Jordan Lloyd (John Cummiskey Racing.) Luke Gabin (Team Pelfrey) et Keyvan Andres Soori (ArmsUp) ne peuvent éviter les monoplaces en perdition. Le drapeau jaune est sorti.

Au restart, Eidson contrôle de nouveau Telitz. Anthony Martin (John Cummiskey Racing), 3e, ne peut résister au retour de Jamin. En vue de l’arrivée, Augie Lerch (JAY) sort violemment et entraine de nouveaux « jaunes ».

Le drapeau vert est agité pour l’ultime passage. Rien ne ne bouge et Eidson de s’imposer devant Telitz et Jamin.

Le lendemain, on retrouve les trois mêmes. Eidson, Telitz et Jamin se présentent dans cet ordre à la chicane. A mi-distance, Garth Rickards (Pelfrey) part tout seul à la faute et déclenche un safety-car.

A la reprise, Telitz ne peut passer Eidson. Il se colle néanmoins à lui et l’empêche de prendre le large. Au 3e rang, Jamin déroule. Lloyd et Martin se battent pour la 4e place, ce qui lui donne de l’air.

Ainsi, on obtient un podium identique à la course 1 : Eidson s’offre un doublé, devant Telitz et Jamin.

Pole et 2 victoires, Eidson fait le plein en Floride et repart avec 64 unités. Telitz est logiquement 2e, à 51 points et Jamin, 3e à 44 points.

Pro Mazda

Jake Aitken, vainqueur de la Winterfest, va disputer l’Eurocup FR 2.0. Il faudra faire avec les autres animateurs de la série hivernale : Weiron Tan (Andretti), Florian Latorre (Cape Motorsport), Neil Alberico (Cape Motorsport) et Timothé Buret (Juncos.)

Aux essais, c’est le redoublant Alberico qui effectue le meilleur chrono.

2e sur la grille, Daniel Burkett (Cape Motorsport) se fait doubler par Santiago Urrutia (Pelfrey) au deuxième passage. Alberico en profite pour s’échapper. Le pilote américain fait le break. Hélas pour lui, Tan s’offre une tarte au mur et les drapeaux jaunes sont agités.

A la reprise, Patricio O’Ward (Pelfrey) double Jose Gutierrez (Juncos) et fond sur Burkett. Trop fébrile, le jeune débutant (15 ans) se paye le Canadien. Ce dernier repart, mais Latorre a eu le temps de se faufiler.

Alberico décroche sa première victoire en Pro Mazda. Urrutia (arrivé quasiment l’avant-veille) et Latorre l’accompagnent sur l’estrade.

Le lendemain, Alberico a cette fois Gutierrez dans ses rétros. Derrière, il y a un « big one », synonyme de safety-car.

Au restart, Burkett passe Urrutia, alors 3e. Il revient sur Gutierrez. Il passe le Mexicain, néanmoins ce dernier se dédouble. Un autre incident provoque un nouveau safety-car.

Un dernier tour sous drapeau vert ne change pas la donne. Alberico double la mise, devant Gutierrez et Burkett.

Alberico quitte la Floride avec 64 points. Urrutia, ex-homme invisible du GP3, est 2e à 44 points. Gutierrez est 3e, à 43 points. Du côté des Français, Latorre est 7e 27 points et Buret, 16e à 12 points.

Indy Lights

C’est la révolution en Indy Lights, avec l’introduction de l’IL-15 à moteur Mazda. Beaucoup d’équipes ont voulu venir finalement, ils sont 13 en Floride. Vice-champion 2014, Jack Harvey (Sam Schmidt) veut triompher. Face à lui, il y a du beau monde. Le redoublant Matthew Brabham (Andretti), décevant en 2014, veut se racheter. Mais il n’a signé que pour une course. C’est toujours mieux que Zack Veach, ex-futur champion 2014, qui regarde la course à la TV. Ed Jones (Carlin) et Felix Serralles (Belardi) veulent réussir la traversée de l’Atlantique, sur les traces de Harvey. Les meilleurs représentants de la Pro Mazda, Spencer Pigot (Juncos, champion 2014), Scott Hargrove (8Star) et Shelby Blackstock (Andretti) sont là. RC Enerson (Sam Schmidt) arrive directement de l’US F2000 (vice-champion 2014.) Enfin, Max Chilton (Carlin) s’offre une pige en attendant mieux.

Jones fête ses débuts par une pole.

Dans la course 1, il reste en tête au départ. Lors du deuxième tour, Chilton et Serralles s’accrochent, entrainant un safety-car.

Le regroupement permet à Pigot, 3e, de se rapprocher d’Harvey, 2e. Le champion de Pro Mazda tente sa chance, mais le vice-champion d’Indy Lights lui ferme la porte.

Jones gagne une course en solitaire, devant Harvey et Pigot.

Le dimanche, Jones part aux côtés de Chilton. L’ex-pilote Marussia F1 se loupe complètement, ce qui profite à Harvey et Pigot. Harvey met le leader sous pression, tandis que Chilton fait de même avec Pigot. A mi-course, Harvey lâche prise (un problème de pneus ?) et l’Emirati peut gérer.

On retrouve donc le tiercé de la course 1 : Jones, Harvey et Pigot.

Comme en US F2000 et en Pro Mazda, le poleman a remporté les deux courses. Convalescent après un accident de F3, Jones effectue des débuts en fanfare en Indy Lights. Il compte 64 points. Poulidor de la discipline, Harvey est 2e à 50 points. Enfin, Pigot, l’autre débutant en verve, est 3e à 44 points.

Indycar

L’hiver a été long. L’annulation de Brasilia n’a rien arrangé… Au total, il s’est écoulé près de 7 mois depuis Fontana, la finale de 2014. L’Indycar s’interdit de courir durant la saison de foot US (qui monopolise les téléspectateurs.) Il y a bien un vague projet de courses extra-américaines (un marronnier.) Par peur du ridicule, les promoteurs n’osent même plus citer de circuit.

Côté voitures, l’Indycar étrenne ses nouveaux kits aéro. Champion 2014, Will Power (Penske) aura à cœur de confirmer. Comme d’habitude, il devrait trouver Scott Dixon (Ganassi, champion 2013), Helio Castroneves (Penske, vice-champion 2013-2014) et Ryan Hunter-Reay (Andretti, champion 2012) sur sa route. Il faudra surveiller les autres sociétaires de Penske, Juan-Pablo Montoya (meilleure progression de 2014) et le nouveau venu Simon Pagenaud. A l’étroit chez Andretti, James Hinchcliffe a récupéré la voiture de Pagenaud chez Sam Schmidt. Un pari osé (mais gagnant ?) Les intermittents Luca Filippi (CFH) et Simona de Silvestro (Andretti) essayeront de se mettre en valeur à St Petersburg (afin d’espérer un CDI.)

Vainqueur 2014 (et 2010), Power est logiquement favori. L’Australien décroche la pole et qui plus est, ses trois équipiers assurent le quadruplé aux essais.

Les experts prévoyaient pas mal de drapeaux jaunes. A peine le drapeau vert est agité que Sébastien Bourdais (KV) se paye un Hunter-Reay en perdition. Drapeau jaune. Le Manceau comprend la leçon : mieux vaut rouler le coude à la portière et attendre que les autres s’envoient mutuellement au tapis.

Comme prévu, les Penske dominent. D’autant plus que des adversaires comme Dixon et Hinchcliffe commettent des erreurs. Charlie Kimball (Ganassi) part en tête-à-queue. En tentant de l’éviter, Josef Newgarden (CFH) se paye Bourdais. En tête, le seul changement, c’est que Montoya passe du 4e au 2e rang, derrière l’invincible Power. Lors d’un restart, Castroneves commet une belle bourde, ce qui permet à Tony Kanaan (Ganassi) et à Pagenaud de le passer. Hélas, le tricolore se retrouve ensuite englué derrière Kimball, à un tour. Cela permet à Castroneves de le repasser lors de la vague de ravitaillement. De Silvestro (Andretti) envoie James Jakes (Sam Schmidt) dans le mur. Son aileron avant est détruit, mais l’allée des stands est fermée et elle doit rouler malgré tout. Après son arrêt, elle est harponnée par Carlos Muñoz (Andretti.) Pas de quoi impressionner les recruteurs…

Aux deux tiers de la course, Power nous fait sa petite « Powerade » : un écrou de roue récalcitrant lui coûte la tête. « Gros Pablo » mène ! Power retrouve ses habitudes : trop nerveux, il touche son équipier en voulant le passer. L’Australien repasse aux stands. Il est le plus rapide, mais il y a du trafic.

C’est une belle victoire pour Montoya. Si on met à part la F1, il faut remonter à Vancouver 1999 pour le voir triompher sur un « routier » (lors de sa campagne victorieuse en CART.) 2e, Power renoue avec ses vieux démons (problèmes techniques et pétage de plomb en vue de l’arrivée.) Enfin, le vétéran Kanaan termine 3e, alors que les Penske étaient visiblement plus rapides.

Malgré les pépins, les Français font un beau tir groupé : Pagenaud est 5e et Bourdais, 6e.

Crédits photos : GM (photos 1, 15 et 16), US F2000 (photos 2 à 5), Pro Mazda (photos 6 à 9), Indy Lights (photos 10 à 13) et Honda (photo 14)

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