Akio Toyoda a voulu attendre le 24 février pour une raison symbolique : le 24 février 2009, Akio Toyoda, nouvellement nommé président et représentant de la famille fondatrice, était interrogé sans concession devant le congrès américain au milieu d’une tempête d’opprobre dans le cadre de l’affaire de la série d’accidents attribuées à un accélérateur fautif. Un événement traumatique, perçu comme injuste, et une date qui est devenue pour Toyota le symbole de la renaissance. « Reborn », un mot qui apparaît depuis au centre de la communication de la marque. Le choix de cette date est donc hautement significatif pour comprendre l’importance de la Mirai (« futur » en japonais) dans la psyché et la stratégie de Toyota.
Un autre élément illustre l’importance stratégique de la Mirai : la chaîne de production est située au coeur de l’usine de Motomachi, au centre historique de l’empire Toyota. La Mirai prend la place précédemment occupée par la LFA et bénéficie de la même attention. Construites en grande partie manuellement par le même personnel, les Mirai sortent de la chaîne au rythme de trois exemplaires par jour, chacune faisant l’objet d’une séquence de contrôle qualité particulièrement poussée. A ce stade, peu importe la rentabilité, l’important est de démontrer que la technologie utilisée est irréprochable et d’emmagasiner de l’expérience dans la production et l’installation des nouveaux éléments impliqués par l’utilisation de la chaine de propulsion à pile à combustible : moteur, pile à combustible, réservoir et canalisations pour l’hydrogène…
Il y avait donc bien plus en jeu lundi dans cette découpe de ruban que les débuts d’un nouveau modèle de plus. L’aventure de la Mirai est particulièrement importante pour Toyota et surtout pour son président actuel. Il faudra en suivre les développements avec attention.
Via Toyota
Crédit illustrations : Toyota