La fête bat son plein sous les lumières vives et l’épaisse moquette du Hall 1. Sur le stand Artcurial on se promène parfois une coupe à la main au milieu des carrosseries rutilnates. On y devise volontiers potentiel, placement et investissement avec la même froide exactitude qu’une présentation Power Point. La RS 2.7 est intouchable. Il faut parier sur la 993. Les Pagode sont trop chères, faut-il investir dans la W107? Et puis il y a ce hall un peu sombre dans lequel on découvre la collection Baillon. On s’y déplace en silence, avec respect et distance. On y croise anonyme des personnalités comme Peter Mullin dans une même communion. Magie, mystère, émotion. Certainement les trois. On le sait, une partie des automobiles de ce collectionneur des Deux Sèvres ont été vendues en 1979 et 1985. Mais nul ne savait exactement ce qui avait été amassé. Des voitures dans leur jus, pour certaines décaties et pour lesquelles il faudra prendre une décision. Laisser en l’état? Refaire à neuf? Comment ne pas risquer d’effacer la mémoire avec des morceaux de bois, de tissus ou de tôle neufs? Pierre Novikoff et Mattieu Lamoure nous ont raconté avec force détail que tout a été mis en oeuvre pour conserver la poussière et même les toiles d’araignées de la collection. Difficile d’effacer tout cela sans arrière pensée!