Quelques espoirs féminins de 2014

Comme chaque année, Le Blog Auto passe en revue les espoirs féminins des circuits. Ce ne sont pas « dix femmes pilotes », mais « dix femmes ayant un vrai coup de volant ». Et certaines fréquentent déjà les podiums…

Dans l’histoire du sport auto, on a rarement vu autant de femmes en circuits. Qui plus est  on en a rarement vu autant sur des podiums. Invitées par FRD, Naomi Schiff a remporté la Clio Cup China et Alice Powell l’Asian Formula Renault (ci-dessous.) Il est vrai qu’elle faisaient face à une opposition indigente. A contrario, Ayla Agren s’est imposée en F1600 face à une tripoté d’espoirs sérieux. Rahel Frey a failli faire de même en Audi R8 LMS Cup. Michaela Cerruti a gagné une course d’Auto GP et Tatiana Calderòn une manche de Florida Winter Series (en grille inversée, dans les deux cas.) De plus, on notera que parmi les dix filles de la liste, plusieurs ont déjà décroché un podium en monoplace. Pour autant, il n’y a pas encore de femmes aussi éclatantes que l’ont été Esteban Ocon ou George Russell cette saison.

Ai Miura, 25 ans, Japonaise, 4e du Japan F3 en catégorie National (1 victoire)

Ai Miura a débuté en automobile en 2012, en Formula Challenge (FR 2.0.) A la disparition de la série, fin 2013, elle est passée en F3 japonaise. Exedy, qui soutient diverses sportives nippones, lui a permis d’obtenir une vieille Dallara 307 de Toda. La saison 2014 démarra à Suzuka et ce petit bout de femme (1,53m) de s’imposer en National ! Au passage, elle fut la première Japonaise à triompher en F3. Malheureusement, elle n’a pas pu rééditer cet exploit. En revanche, elle a terminé plusieurs fois dans le top 10, devançant des F3 « internationales ». Un bilan très flatteur donc et on aimerait la voir au volant d’une F3 « A » pour pouvoir la jauger.

Lubov Andreyeva, 18 ans, Kazakh, 7e de la Formula Russia

Le Kazakhstan est connu par la caricature qu’en a fait Borat, ses cyclistes aux performances troublantes et ses manteaux de fourrure (avec toques assorties) offerts aux invités de marque. Le pays voudrait avoir davantage de place sur la scène internationale et Lubov Andreyeva tombe bien. Cette jeune Kazakh a d’abord spammé les comptes Facebook d’autres pilotes (pour qu’on parle d’elle.) Profitant d’un show local de Red Bull, elle se faufila, pu discuter avec David Coulthard et s’asseoir dans sa RB7.

Peu après, elle a débuté en monoplace, via la Formula Russia. Il s’agit de la variante russe de la Formula Abarth. Elle se vante d’avoir « sorti » Konstantin Tereshchenko (ce qui n’est pas forcément glorieux.) La saison a débuté à Kazan, où il y avait 5 concurrents. Andreyeva a terminé cinquième des deux courses. Hélas, par la suite elle a eu tendance à toujours finir dernière. Mais lors de la finale à Soichi, la benjamine du peloton (et unique fille) a terminé cinquième, avec une grille davantage garnie. La suite sera fonction des ambitions de son pays…

Chelsea Angelo, 18 ans, Australienne, 2e du National en championnat australien de F3 (sur 2)

En 2013, Angelo a disputé une saison partielle de FF Australia. Avec l’annonce de la disparition de la série (finalement sauvée), elle décida de « monter » en F3 (toujours pour un programme partiel.) Elle créa une écurie ad hoc, OzStaff. Les débuts furent heureux. Elle fut invitée au Grand Prix d’Australie et pu rencontrer la patronne de Sauber. De plus grâce au bouche-à-oreille, elle a pu effectuer plus d’épreuves que prévu. Mais en fin de saison, le budget manqua et elle assista, impuissante, au sacre de son unique rival en National. Alors qu’elle a été régulièrement « meilleurs des autres » (y compris face aux « A »), derrière l’intouchable trio Simon Hodge-Ben Gersekowki-Chris Anthony.

Jessica Hawkins, 19 ans, Anglaise, 1 épreuve de Formule Ford

Après un bref passage en Clio Cup, cette kartwoman a voulu se lancer en monoplace. Elle effectua un test en F4 BRDC, mais débuta en Formule Ford, avec MBM (sans tester la voiture.) Pour son premier meeting (sur le tracé « National » de Silverstone), elle eu un bilan « moyen – » : elle domina les chicanes mobiles de la FF, mais elle resta en queue de peloton. Par contre, elle est la seule de la liste a déjà disposer d’un contrat pour 2015. Elle va poursuivre dans la discipline, qui va se transformer en F4 MSA.

Sierra Jackson, 22 ans, Américaine, vainqueur de la Diamond Cup du Meridian Speedway

Davey Hamilton (ex-pilote d’Indycar et co-actionnaire du team de Sam Schmidt) ne jure que par elle ! D’après Hamilton, Jackson pourrait faire un malheur en Indy Lights. Le problème, c’est qu’elle tire le diable par la queue. Etudiante, elle a un « boulot normal » en parallèle. Elle ne court en sprint car que lorsque son emploi du temps et son budget le lui permet. Lorsqu’elle prend enfin le volant, elle fait des ravages. Le programme « diversité » du Nascar l’a contactée, sans donner suite.

Corinna Kamper, Autrichienne, 20 ans, 16e (sur 16) en ADAC Formel Masters

Corinna Kamper est celle qui a le plus d’expérience en monoplace. Elle a débuté en 2011, en Intersteps Championship (ex-Formule BMW UK) avec sa propre structure. On la retrouva ensuite deux saisons en FR 2.0 NEC, sans qu’elle n’accède au podium. La FA1 lui fit les yeux doux (pour des raisons de marketing, ils voulaient une femme), mais elle se décida pour la Formel Masters. Certes, HS Engineering n’était pas un grand team. Mais son bilan de 2 points est décevant.

Jennifer Mullan, Irlandaise, 1 victoire en FF1600 pré-87

Il n’y a pas vraiment de championnat professionnel en Irlande. D’autant plus qu’il n’y a qu’un seul vrai circuit dans l’Eire, Mondello Park. Mullan, comme nombre de ses compatriotes, est davantage une gentle[wo]man-driver.

Après une année quasiment blanche en 2013, elle a décidé de « monter » en Formule Ford 1600 pour 2014. Elle s’est contenté d’une Reynard, qui lui permet de courir en « pré-87 ». Pour ses débuts, elle était l’unique concurrente de la catégorie, ce qui lui garantissait une victoire. Mais elle a abandonné dans la course 1. Le lendemain, elle vit le damier et remporta donc une victoire de classe.

A l’automne, elle traversa la mer d’Irlande pour participer au Walter Hayes Trophy. Elle faisait équipe avec son compatriote Niall Murray (vainqueur du Formula Ford Festival 2013.) Face à des voitures plus récentes, elle n’alla pas loin. Mais ce fut tout de même sa première course à l’étranger.

Jo Polley, 38 ans, Anglaise, 13e du MINI Championship

Jo Polley est trop vieille pour espérer faire carrière en monoplace, mais elle est probablement l’un des « buzz » de 2014. Fille d’un pilote, elle semblait destinée à une carrière dans l’automobile ! A 15 ans, elle débutait en Mini Stox, des Mini courant sur des ovales en terre battue et confiée à des ados. Une dizaine d’années plus tard, on la retrouvait cette fois en Mighty Mini (un coupe circuit.) Les engagements se raréfient. Jolene, qui a épousé un certain M. Goldin (pilote de dragster de son état) devient race queen en BTCC. Elle travaille essentielement pour Jason Platon et Chris Stockton. Ce dernier est sponsorisé par Power Maxed, également partenaire du MINI Challenge. Polley-Goldin négocie une apparition en MINI Challenge (encore une MINI !), puis une 2e, puis une 3e. Grâce aux médias sociaux, elle parvient à boucler son budget et les médias s’intéressent à cette histoire de race queen/pilote. D’ailleurs, lorsque le BTCC et le MINI Challenge court ensemble, elle joue alternativement les deux rôles !

Louise Richardson, 21 ans, Anglaise, 9e de la Formule Ford et 4e du Scholarship (1 victoire)

Cette saison, le team Richardson a fait de la location de Formule Ford. Pour l’ouverture, il n’avait pas trouvé de pig… Euh… De pilote. Andy, le fils prodige, 3e en 2013, n’avait aucun intérêt à replonger. C’est donc la petite-sœur, Louise, qui s’y est collée ! Venue de la Ginetta Cup (4 victoires en 2013), elle n’avait jamais couru en monoplace. L’expérience fut probante et à mi-saison, losqu’Ovie Iroro fut à court de budget, l’Anglaise reprit le volant. Elle termina 9e du championnat (devant 2 pilotes ayant disputé l’ensemble de la saison) et décrocha une victoire en « Scholarship ».

Doreen Seidel, 29 ans, Allemande, 20e de la Scirocco R-Cup

Un parcours encore plus étonnant que Jo Polley ! Née dans l’ex-RDA, Seidel est habituée des tournants radicaux. En 2008, à peine son MBA en poche, elle fut élue playmate de l’année par Playboy. S’en suivit des photos de charme et des apparitions dans diverses série TV. En 2012, elle fit une apparition en ADAC Chevrolet [Cruze] Cup. L’année suivante, elle termina 14e (sur 18e) en MINI Trophy. Malgré tout, lorsqu’elle se lança en Scirocco R-Cup, on ne misait pas un cent sur elle. L’ex-playmate effectua une performance honorable. Elle fut même invitée lors de la manche hors-championnat de Moscou.

Crédits photos : Ai Miura (photos 1 et 3), FRD (photo 2), Formula Russia (photo 4), Austalian F3 (photo 5), Formule Ford (photos 6 et 11), Xtreme Photo (photo 7), ADAC Formel Masters (photo 8), Jennifer Mullan (photo 9), MINI Challenge (photo 10) et Volkswagen (photo 12.)

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