Les douanes américaines ne rigolent pas avec les sans-papiers ! Cette Mini Cooper a été reconnue coupable de se balader avec de faux-papiers et d’enfreindre la réglementation sur les importations. Sentence : destruction.
D’après la loi américaine, toute voiture entrant sur le sol US doit répondre aux normes de sécurité et de pollution. De facto, cela interdit les importations parallèles. Pour y échapper, il faut que la voiture aie plus de 25 ans.
En 2010, Lifan avait pu faire immatriculer une 520 (qui ne répond à aucune norme.) Oui, mais c’était avec des plaques provisoires. Et dés la fin de la séance photo, elle est repartie aussi sec en Chine.
Des cas de voitures entrées illégalement aux Etats-Unis. Il y en a eu. En 2003, les Giordano père et fils faisaient dans l’importation parallèle d’Alfa Romeo. Les voitures étaient grossièrement maquillées pour faire croire qu’elles avaient été mises au normes. Les importateurs ont été interpellés.
Plus récemment, les douanes ont saisi 2 des Skyline de Fast & Furious (la jaune du « 1 » et la grise du « 2 ».) Apparement, les voitures étaient immatriculées (alors qu’elles n’avaient pas le droit.) Elles ont été détruites. Depuis, les douanes saisissent régulièrement des « R34 ».
Mais d’après les douanes, il y a un nouveau business : l’importation illégale d’Anglaises. Les voitures ont des faux numéros de châssis (pour faire croire qu’elles ont plus de 25 ans.) Du coup, les douanes se rapprochent de leur homologue britannique pour pouvoir identifier le vrai millésime d’un véhicule. En 2013, un Defender est saisi, puis détruit.
Le Defender écrabouillé n’a pas calmé les ardeurs. Les douanes ont depuis mené 500 opérations et 100 voitures ont été identifiées comme ayant moins de 25 ans. Pour faire un exemple, les douanes ont publié l’histoire d’une soi-disant Mini Cooper de 1988. Du moins, c’est ce que disait son numéro de châssis. On voit bien que c’est une Cooper beaucoup plus récente.
Pour le profane, rien ne ressemble plus à une Mini qu’une autre Mini. Néanmoins, la différence saute aux yeux. Voici une vraie Mini des années 80. Déjà, il n’y avait pas de Cooper à l’époque. On note d’emblée la calandre noire (et non entièrement chromée, avec volets), le badge « Mini » (et non Mini Cooper), les ailes peu élargies ou l’absence de jantes Minilite. De plus, le moteur était encore un 998cm3 (et non un 1 275cm3), l’intérieur est différent et il n’y a pas d’airbags. En prime, notre faussaire du dimanche avait pris le numéro de châssis d’un modèle à conduite à droite !
L’officier Gordon Roberts fait le tour du véhicule, montrant du doigt ce qui ne va pas. Il admire cette exemple du « génie de l’ingénierie britannique ». Mais la loi est la loi. Si le numéro de châssis est faux, elle ne répond probablement pas aux normes et possède peut-être des pièces volées. Donc, elle doit être détruite.
C’est Ryan Price, un casseur du New Jersey, qui doit exécuter la sentence. Un matin enneigé de décembre, il détruit méticuleusement la voiture. Aucune pièce ne doit être récupérable.
L’ambiguïté du code des douanes US, c’est que le propriétaire est considéré de bonne foi. Donc pas de poursuite pour recel… Mais, en tant qu’acquéreur d’une occasion, il doit s’assurer que son véhicule est réglementaire. Donc, en cas de saisi, il n’a droit à aucune compensation.
Crédits photos et vidéo : U.S. Customs and border protection, sauf photo 2 (Lifan) et photo 4 (BMW.)