Parmi les épreuves modernes, le Baku World Challenge est exotique à plus d’un titre. C’est la seule grande course ayant lieu en Asie Centrale. C’est aussi une ambiance curieuse, entre Pyongyang (pour ses « visites guidées ») et Dubai (pour son opulence.)
C’est la troisième fois de suite que les GT se rendent à Bakou. Le tracé est critiqué pour sa dangerosité. Pas de problème ! Les rues de la capitale azérie sont modifiée. Après tout, il faut montrer montrer patte blanche, en vue de la F1.
Cette même F1 se gargarise de la « tradition sportive d’Azerbaïdjan ». En 2011 et 2012, Red Bull a organisé un course de karting. Puis il y a eu les City Challenge/World Challenge. A part ça, il ne se passe pas grand chose ayant un lien -même ténu- avec le sport auto.
Officiellement, tout va bien à Bakou. En pratique, le photographe n’ose même pas s’aventurer hors du paddock. Hasard ou coïncidence, Khalid Garayev, un journaliste satirique, a été arrêté et condamné à un mois de prison juste avant que les premiers invités occidentaux ne débarquent.
Bakou ne s’en cache pas, ils font chauffer la carte bleue à chaque édition. Du coup, en plus des concurrents habituels de la Blancpain, on trouve des pigistes. Déjà venus l’an dernier, Alexandre Sims (McLaren 12C), Stoffel Vandoorne (McLaren 12C) et Oli Webb (Mercedes SLS) sont de retours. Nick Tandy (par ailleurs boss de JTR) et Martin Ragginger (vice-champion de la Carrera Cup Asia) se partagent une 911 GT3. Triple Eight est venu avec la BMW Z4 qui court d’ordinaire en British GT. Jeroen Bleekemolen monte dans l’avion au dernier moment avec sa Corvette Callaway.
Seuls les Chinois de BRT, retenu à Shanghai pour la R8 LMS Cup, sont forfaits.
Thierry Boutsen est partout ! Non content d’être à la fois organisateur et concurrent (sous la bannière Boutsen-Ginion), il offre des tours de pistes aux VIP, dans une Lotus biplace.
Historic F1 Demonstration
Comme l’an dernier, Peter Auto a du mettre sur pied une démonstration de F1 historiques. 10 voitures ont fait le déplacement, dont une Ensign N177 ex-Jacky Icky ex-Clay Regazzoni et ex-Patrick Tambay.
L’autre attraction, c’est un concert avec Nicole Scherzinger, Will.I.Am, Apl.de.ap (celui des Black Eye Peas avec la coupe Iroquois) et Redfoo (la moitié de LMFAO.)
Course de qualification
Malgré les changements, Bakou reste un circuit très difficile. Dans le 1er tour, deux Z4 (dont celle de Triple Eight) et une SLS se percutent. Maxi Götz (SLS) frotte le béton, il y laisse un aileron, mais il repart. Le safety-car intervient.
La plupart des voitures ont profité de l’interruption pour aller au stand. Le poleman Cesar Ramos (Audi R8 LMS Ultra) cède ainsi le leadership à Hary Proczyk (Lamborghini.) Mais rapidement, l’Audi de WRT retrouve les commandes. Proczyk, qui joue le titre en Blancpain, se contente de la 2e place. Andy Soucek (Aston Martin) est 3e. En vue de l’arrivée, Proczyk perd son avant. La Lamborghini sème des panneaux de carrosserie sur la piste et elle écope d’un drapeau noir. Soucek passe 2e et Stéphane Richelmi (Audi R8 LMS Ultra), 3e.
Ramos gagne donc la course qualificative, devant Soucek et Richelmi. Götz, 9e, remporte le titre en Blancpain Sprint.
Course sprint
Jonny Adam (l’équipier de Soucek) effectue un bon départ, mais Ramos reste en tête. Derrière, la lutte fait rage entre Stéphane Ortelli (co-vainqueur 2013 et équipier de Richelmi) et Markus Winkelhock (Audi R8 LMS Ultra.) Lors des passage aux stands, Ramos file sans problème le volant à Laurens Vanthoor (co-vainqueur 2013.) Par contre, l’arrêt de Adam-Soucek dure quelques secondes de trop. Vanthoor repart loin devant Soucek et Niki Mayr-Melnhof (qui a succédé à Winkelhock.) Soucek enchaine les tours rapides, mais le leader est trop loin.
Vanthoor-Ramos remporte donc la course (et un chèque de 100 000€.) C’est la première victoire du duo. Soucek-Adam est 2e et Winkelhock-Mayr-Melnhof, 3e.
Crédits photos : Baku World Challenge, sauf photos 6 et 7 (Audi)