A la demande du Superbikes
C’est à la demande de la Dorna (propriétaire du MotoGP ou du Superbikes) et de la FIM (Fédération Internationale de Motocyclisme) que le bac à gravier à été sacrifié. En effet, pour les pilotes moto, ce bac à gravier signifiait quasiment à coup sur la chute en cas de freinage tardif ou manqué. Pour que le championnat Superbikes revienne à Monza, les propriétaires du circuit ont donc bitumé celle qui fut le cauchemar de beaucoup de pilotes, en F1 notamment.
Un morceau de bravoure
Bien entendu il faut sans cesse améliorer la sécurité des pilotes, des officiels et des spectateurs. D’ailleurs cette parabolique n’était pas comme cela au cours de son histoire, elle rattrapait l’ovale incliné de Monza dont elle n’était séparée que par un talus de terre, puis par des barrières jusque dans les années 90.
En 1990 justement Derek Warwick met deux roues sur l’herbe et vient fracasser sa Lotus contre les rails de sécurité (voir ici). Groggy, il montera dans sa voiture de réserve pour prendre le nouveau départ quelques instants plus tard. Par la suite, la Parabolique se voyait dotée d’un bac à graviers plutôt que le rail à ras de la piste. Toute approximation de trajectoire se traduisait alors par un « tankage » en règle ou au moins une grosse perte de temps.
Gorgio Pantano se sort dans la Parabolica en 2004
Les pilotes n’aiment pas
Hélas, comme ce fut déjà le cas sur bien des circuits empruntés par la F1, l’extérieur des virages les plus sélectifs du calendrier ont été peu à peu affadis. On pourra citer parmi eux le Raidillon de l’Eau Rouge dans sa partie haute qui est désormais lui aussi bitumé. Ce bitumage de Monza fait réagir, et des pilotes en premier lieu. Karun Chandock, ancien pilote de F1 : « Un autre grand virage qui va perdre son défi ». Il est rejoint par Jérôme d’Ambrosio : « La Parabolica ne sera plus jamais la même ».
Le Français Jordan Tresson, vainqueur de la GT Academy 2010 et qui a déjà couru sur bon nombre de circuits mythiques lors de sa saison de LMP2 en 2012 (Sebring, Spa, Le Mans, etc.) lime la Nordschleife pour le championnat VLN avec sa Lexus IS-F ou une Nissan GT-R GT3 pour les 24H du Nürb. Et il n’est absolument pas en faveur de ces bitumages. « Encore un virage mythique qui est aseptisé. Maintenant, ils iront gentiment au large et reviendront en ayant perdu 2 dixièmes. Où est le challenge ? Ils ont détruit le Raidillon, le double gauche de Pouhon et maintenant c’est la Parabolica. Heureusement qu’il reste la Nordschleife ! » déclare-t-il.
Avant d’enfoncer le clou « C’est beaucoup trop simple. Tu peux chercher la limite super facilement, trop facilement. Et si tu te rates, tu ne perds rien. La sécurité c’est bien mais je trouve que ça ne doit pas dénaturer la chose. Pourquoi ne pas brider les F1 à 200 km/h par sécurité ? Après tout, les camions sont bien bridés à 160 km/h en course… ». |
Jordan retrouvera sa Nordschleife préférée le 23 août prochain pour les 6 heures Opel – Coupe de la Ruhr. « Au Nürb, tout le monde a compris que c’était dangereux et qu’il n’y avait pas de droit à l’erreur ».
La F1, elle, sera à Monza le 5 septembre prochain. Nul doute que ce bitumage sera l’un des sujets de discussion dans les paddocks.
Illustration : 1-Espn, 2-F1, 3-T.Emme/Le Blog Auto