Toyota : les ouvriers indiens mettent fin à leur longue grève

Alors que les ventes de Toyota ont fortement reculé en Inde le mois dernier, suite aux importants mouvements sociaux observés dans ses usines indiennes durant cinq longues semaines, les employés du groupe japonais ont repris le travail mardi.

Le 17 mars dernier, le constructeur avait annoncé la suspension de sa production dans ses deux usines du sud-ouest du pays, ces dernières étant confrontées à des émeutes.  Le groupe japonais avait alors déclaré dans un communiqué que des employés s’étaient livrés depuis près d’un mois à « des arrêts délibérés de ligne de production, des intimidations et des menaces à l’encontre de cadres ». Indiquant au final que les « efforts de conciliation » n’avaient pas abouti ». Fin mars, les salariés syndiqués avaient refusé de reprendre le travail, considérant les propositions de la direction inéquitables. Or 4 200 des 6 400 employés du complexe sont encartés, les autres étant employés en contrat à durée déterminée.

Durant le week-end dernier, l’Etat du Karnataka où sont situées ces deux usines d’assemblage avait enjoint Toyota ainsi que le syndicat à relancer la production qui était demeurée balbutiante durant tout le conflit par le biais d’ingénieurs et agents de maîtrise non syndiqués. Précisons à cet égard que près de 174 000 véhicules y ont été assemblés en 2013, la capacité maximale du complexe ayant été récemment portée à 310 000 unités par an. Le constructeur y produit notamment le SUV Fortuner, la Corolla Altis et la Camry, pour des débouchés en majorité locaux. Une partie de la production est toutefois exportée, il s’agit essentiellement d’Etios destinés à l’Afrique du Sud.

Reste que selon les précisions fournies par le secrétaire général du syndicat Toyota Kirloskar Motor Union, aucun accord permettant de mettre fin au différend salarial opposant direction et salariés depuis près d’un an n’a encore été trouvé. Il a toutefois été porté devant un conseil de prud’hommes pour arbitrage. Alors que les revendications du syndicat portent sur une augmentation de salaire d’au moins 4000 roupies (65 dollars), Toyota ne propose que 3000 roupies (50 dollars), arguant des difficultés du secteur automobile en Inde.

Rappelons enfin, que durant l’été 2012, un autre constructeur japonais, Suzuki, avait vu ses opérations fortement perturbées en Inde, des troubles sociaux particulièrement violents ayant affecté ses implantations locales.

En juillet 2012, à la suite d’un différend entre un ouvrier et un contremaître, une émeute avait éclaté dans l’usine de Manesar, exploitée par la filiale du groupe nippon, Maruti Suzuki. Plusieurs centaines d’ouvriers avaient alors attaqué des cadres avec des barres de fer puis incendié et détruit des équipements. Le directeur du personnel avait été tué tandis qu’une centaine de cadres avaient été blessés, dont certains grièvement. Par la suite, Maruti Suzuki avait annoncé le licenciement d’au moins 500 ouvriers sur les 1500 permanents employés sur le site, lequel était demeuré fermé durant plus d’un mois.

Sources : Toyota, Toyota Kirloskar Motor Union, presse indienne

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