Le débitmètre choisi par la FIA est remis en cause par Red Bull qui considère qu’il annonce une mesure fausse. Ces débitmètres seront également de la partie aux prochaines 24 heures du Mans et certaines équipes commencent à s’inquiéter.
En F1 la consommation est limitée à 100 kg d’essence (par la capacité du réservoir) mais également à un débit maximum instantané de 100 kg/h. Ce débit est mesuré par un petit appareil qui est au centre des discussions entre Red Bull et la FIA. La société Gill Sensors assure que son appareil qui utilise des ultra-sons plutôt qu’un système physique (pour ne pas perturber le flux de carburant) est fiable et que la mesure est la bonne.
Plusieurs écuries ont émis des doutes, dont Mercedes, Toro Rosso qui ont été averties durant le weekend en Australie. Mais contrairement à Red Bull, elles se sont pliées aux demandes de la FIA pour repasser en dessous du débit maximum.
Désormais c’est au tour de Porsche, qui revient cette année au Mans, de faire part de ses doutes. Le règlement 2014 de l’ACO introduit la notion de quantum d’énergie par tour avec hybridation (simple ou double), consommation instantanée maximum, etc. Bref certaines règles similaires à la F1 2014. Du coté de la 919 Hybrid, on a relevé des incohérences sur ce fameux débitmètre.
Dans Racecar Engineering, Alex Hitzinger, Directeur Technique du programme LMP1 chez Porsche déclare : « Cela n’a pas freiné notre programme car notre développement n’est pas dépendant de cela, mais il n’y a encore aucune solution fiable. La FIA est toujours confiante que les nouvelles spécifications fonctionneront et seront fiables, mais cela n’a pas été encore prouvé ».
« Nous avons optimisé le montage du système pour lui faciliter le plus possible la vie, mais à date nous ne savons pas si tout cela tiendra le coup. Nous devrions le savoir d’ici la fin du mois de mars ».
Tout cela apporte de l’eau au moulin de l’écurie Red Bull et jette un peu plus le doute sur les fameux débitmètres. Si la formule « écologie-économie » aux 24 heures du Mans a été voulue par les 3 constructeurs LMP1, il faut espérer que cela ne se traduise pas par une course à la lenteur. Par rapport aux dernières années où on assistait à un sprint de 24 heures, on pourrait revenir tout de même à de l’endurance « à l’ancienne » avec gestion fine de la consommation. Si tout ne se joue pas sur tapis vert 5 heures après l’arrivée, pourquoi pas.
Source: Racecar Engineering, Illustration : Le Blog Auto