En 2009, la Renault Mégane R26.R avait enthousiasmé le blog auto. A l’époque, le constructeur effectuait un maximum de buzz autour ce modèle. Depuis, le brouhaha a disparu. D’autres sportive sont apparues. Avec le recul, où se place la R26.R aujourd’hui ?
Toujours plus
Petit rappel historique. Renault possède une longue tradition de compactes sportives : R9/R11 turbo, R19 16S… Curieusement, la première Mégane a dû se contenter d’une placide version 2.0l 16S, sans réelle vocation sportive (alors qu’elle a servi de base pour la kit-car Maxi Mégane.) En 2002, lorsque la Mégane 2 est apparue, l’heure était déjà au « tout diesel ». Dans ce contexte, le seul espace restant pour un moteur essence, c’est le sport. Avec la Mégane RS (2004), la firme au losange revenait également au turbo. Pour célébrer le titre de Renault en F1 (et le lifting de la Mégane), le constructeur lançait ensuite une Mégane RS F1 Team (2006), plus radicale. A la grande surprise de l’état-major, elle se mit à se vendre mieux que la RS « tout court ». Message bien reçu avec une version plus extrême, la R26 (2007.) Fin 2008, la Mégane 3 débarquait en concession. Pour partir dans un feu d’artifice, la Mégane 2 RS s’offrait alors une ultime version R26.R.
450 R26.R sont sorties de l’usine Alpine de Dieppe (les Mégane « normales » étant produites à Douai.) « R26 » fait bien sur référence à la Renault F1 de 2006. Une voiture qui a remporté les titres constructeur et pilote (avec Fernando Alonso.)
L’exemplaire de cet essai est dans un état strictement d’origine. Qui plus est, elle sort d’une révision complète.
Pour le profane, difficile de distinguer une RS d’une Mégane trois portes lambda agrémentée de quelques autocollants colorés. En 2008, une compacte sportive se devait d’être relativement restreinte. Pas de prise d’air sur le capot ou d’ailes élargies. Il faut un œil avisé pour repérer le bouclier avant spécifique ou le discret aileron. L’actuelle Mégane RS est beaucoup plus exubérante esthétiquement.
En apparence, la R26.R se distingue surtout de la RS en s’encanaillant avec des stickers fluo sur les différents éléments de carrosseries et des jantes (18 pouces) assorties. Le mot « R26.R » apparaît à l’envers sur le bouclier avant (le fameux effet « rétroviseur », introduit par la BMW 2002 Turbo) Enfin, premiers indices du gain de poids, le capot est en carbone apparent et les vitres arrière (y compris celle du hayon) en polycarbonate…
Toujours moins
Dès que l’on ouvre la porte on comprend qu’on n’a pas affaire à n’importe quelle voiture… Aucun doute possible, on est face à une « track car ». En lieu et place des sièges avant, elle reçoit des baquets Sabelt avec harnais 5 points (et logos R26.R.) Gros gabarits s’abstenir.
Par contre, les habitués des « track cars » remarqueront la finition. Ce n’est pas de l’artisanal; c’est une voiture de grand constructeur. Et cinq ans après, tout est encore comme neuf. De l’avantage de l’industriel sur des badges plus nobles, mais moins soigneux…
Exit la banquette arrière. A la place, un arceau (dans la limite de ce qui est autorisé pour une voiture de route) et les harnais, directement attachés au châssis. Malgré cette imposante structure, la R26.R gagne 130kg par rapport à une R26 (1232 kg contre 1 362kg.) Depuis, on dispose d’aciers plus légers et la RS 2014 ne pèse que 1 320kg.
Pour gagner des kilos supplémentaires, la R26.R perd l’airbag passager, la radio, l’insonorisation et la climatisation devient manuelle. Elle « perd » beaucoup, mais ne « gagne » pas grand chose, à part le volant gainé avec logo R26.R, le pédalier ajouré, quelques surpiqures et la plaque numérotée à côté du frein à main. A 34 500€ en 2008, Renault aurait pu faire des efforts de présentation… A titre de comparaison, l’actuelle RS est à 32 050€ (et la Red Bull RB8, à 36 000€.) Ceux qui ne connaissent que les sportives récentes remarqueront l’absence d’ordinateur de bord (impossible de visualiser ses « G » ou de regarder sa courbe d’accélération en temps réel…) Les puristes répondront que de toute façon, ce qui compte, ce sont les performances, point. La fonction prime sur la forme.
Maintenant qu’on est passé derrière le volant, il n’y a plus qu’à démarrer…
Crédit photos : Joest Jonathan Ouaknine/Le Blog Auto
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