Un Yeti sur son 31
Plus sérieux, moins espiègle, les premiers jugements sont assez unanimes à la découverte de la version restylée. La face avant adopte une calandre droite au dessus de laquelle trône plus fièrement le logo de la marque sur le capot. Les optiques, davantage rectangulaires, abandonnent la disposition des feux antibrouillard « gros yeux » qui faisaient l’originalité de la première mouture. Ceux-ci s’intègrent maintenant classiquement sur la partie inférieure du bouclier. Ils peuvent être proposés en option avec la technologie bi-xénon associés à des feux diurnes à LEDs facturés 1 100 euros avec les finitions Ambition et Outdoor. L’arrière subit en revanche un peu moins les affres du temps. Les blocs optiques en C s’équipent maintenant de LEDs en finition Élégance.
Pour ce nouveau cru, Skoda propose deux versions dès son lancement à savoir Yeti et Yeti Outdoor, la seconde étant plus orientée vers les grands espaces que l’autre. Yeti est en revanche plus urbain avec ses bas de caisse couleur carrosserie tandis que le look aventurier du Yeti Outdoor se cultive en noir et en plastique. Comme tout n’est pas uniquement dans l’apparat, Yeti Outdoor profite d’un angle d’attaque supérieur de deux degrés et accueille à l’arrière un bouclier spécifique et voit également son angle de sortie gagner deux degrés. La rencontre opportune d’un Renault Captur permet par contraste de comprendre que le Yeti lorgne vers le SUV plus que vers la citadine, avec des formes nettes et simples, peu sophistiquées, qui font un peu penser, toutes choses égales par ailleurs, à celles des Discovery et Range Rover.
Tendance oblige, il est possible de personnaliser son Yeti en le parant d’une carrosserie bi-ton, chose qu’il n’était pas possible de faire précédemment : le toit et la carrosserie peuvent être de couleurs différentes via de multiples combinaisons.
Passage à bord
L’habitacle suit la même dynamique que l’extérieur. Peu de changement mais de nouveaux éléments qui se repèrent. C’est le cas du nouveau volant trois branches, du levier de vitesse, d’inserts décoratifs à la finition nette ou encore de nouveaux coloris de tissu et de cuir. A noter que la sellerie en cuir beige noircit et marque très facilement. La position de conduite plutôt haute permet logiquement de dominer berlines ou autres citadines. Malgré cette hauteur, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression d’être dans une Golf, ce qui n’est pas un problème en soi même si nous parlons ici de la Golf VI. D’ailleurs, le Yeti partage nombre d’éléments avec cette dernière.
L’espace arrière profite avantageusement du système Varioflex monté de série. Le système permet de déplacer chaque siège de manière indépendante, de les faire coulisser, de les rabattre ou même de les retirer, la dernière option étant une bonne excuse pour éviter de prendre certains ami(e)s à bord. Si vous retirez les trois sièges, vous obtiendrez alors 1 760 litres de volume de chargement. Le Yeti 2014 est aussi le premier modèle de la marque à profiter du système Optical Parking Assistant c’est-à-dire d’une caméra de recul en option ou en série selon le modèle.
A l’aise presque partout ?
Sur les routes espagnoles nous avons pu essayer deux motorisations foncièrement différentes à savoir le moteur essence 1,4 litres TSI de 122 chevaux, deux roues motrices et équipé de la boîte automatique à 7 rapports DSG et le diesel 2 litres TDI 140 chevaux en 4×4 et boîte manuelle à 6 vitesses. A bord et en mouvement, son comportement ne change guère de celui de l’ancienne génération. Il s’agit du même châssis que l’ancien à savoir toujours celui de la Golf VI, décidément… Même si ce châssis vieillit un peu à côté de la toute nouvelle plateforme MQB, ce Yeti tient bien la route malgré sa hauteur même s’il ne peut éviter le roulis dans certains virages pris rapidement. C’est la rançon de l’assiette haute commune à la majorité des autos de ce type, et le confort et l’amortissement peuvent paraître un peu fermes. L’ensemble demeure toutefois rassurant dans la majorité des situations, avec une précision de la direction satisfaisante.
L’essence 1,4 litre essayé, même avec 122 chevaux, manquait un peu de réactivité à l’appui de la pédale de droite. La boîte DSG est bien étagée sur les premiers rapports mais passée la quatrième vitesse, difficile d’avoir une bonne réponse du moteur à cause de l’allongement des vitesses allant jusqu’à sept pour tenter de consommer toujours moins. Le 1.4 122 est annoncé en mixte à 6,6 litres par km selon le constructeur. A bord du diesel, le gain de puissance se fait sentir mais en regrettera la sonorité trop présente dans l’habitacle dès que l’on sort de la ville, même en sixième vitesse et à 110km/h. La boîte manuelle six rapports est très agréable d’utilisation.
Greffé du badge 4×4 sur la poupe, le Yeti réclame de sortir des sentiers battus et s’avère prêt pour les difficultés. Boue, crevasses et même descentes grâce à son assistant Offroad qui se déclenche lors d’une déclivité supérieure à 20% en dessous des 20km/h. Et même en deux roues motrices, le Skoda n’a aucune difficulté pour traîner sur les chemins escarpés, bosselés ou même le cas échéant franchir quelques légers obstacles. Il faut dire qu’il profite d’une garde au sol plutôt élevée de 18 cm.
Une évolution raisonnable
Équipé d’une gamme de moteurs conséquente, quatre essences de 105 et 122 chevaux et trois diesels allant de 105 à 170 chevaux, le Yeti propose de ce fait une grande quantité de combinaisons avec les transmissions BVM6, DSG6 ou DSG7 et finitions GreenLine ou GreenTech, qui devrait couvrir beaucoup de besoins. A moins d’en avoir un besoin spécifique, l’option quatre roues motrices peut être évitée, le deux roues motrices faisant un tout-chemin toute à fait honorable. Avec un prix d’appel de 20 300 euros pour le 1,2 TSI de 105 ch et 23 160 euros pour le 2,0 litres TDI de 110 chevaux, le Yeti demeure une alternative intéressante face au leader du segment, le Nissan Qashqai qui a choisi lui de monter en gamme. Pour ceux que le parti pris de classicisme de Skoda séduit, le restylage de la face avant donne une certaine élégance à l’ensemble mais fait rentrer le Yeti dans le rang et lui retire la personnalité décalée de la première mouture. Avec des équipements plus complets, une bonne modularité intérieure, des capacités réelles hors bitume et malgré sa base vieillissante il demeure un véritable couteau suisse sur roues surtout dans sa version Outdoor.
+ | Polyvalence |
Capacités tout-chemin/tout-terrain | |
Large palette de versions | |
– | Plus aussi original qu’avant |
TDI 140 bruyant |
Skoda Yeti | ||
1.4 TSI 122 DSG7 | 2.0 TDI 140 4X4 BVM6 | |
Motorisation et transmission | ||
Moteur – Type | 4 cylindres en ligne
4 soupapes par cylindre Turbocompresseur |
4 cylindres en ligne
4 soupapes par cylindre Turbocompresseur |
Carburant | Essence | Diesel |
Cylindrée (cm3) | 1390 | 1968 |
Puissance (kW / ch @ tr/min) | 90 / 122 @5000 | 103 / 140 @4200 |
Couple (Nm @ tr/min) | 200 @ 1500 | 320 @ 1750 |
Boîte de vitesse – Type | Automatique (DSG) | Mécanique |
Nombre de rapports | 7 | 6 |
Roues motrices | Avant | 4 roues motrices |
Performances | ||
0 à 100 km/h (sec.) | 10,6 | 10,2 |
Vitesse maximale (km/h) | 182 | 187 |
Consommations | ||
Cycle mixte (l/100 km) | 6,6 | 5,8 |
Emissions de CO2 (g/km) | 154 | 152 |
Dimensions | ||
Longueur (mm) | 4222 | |
Largeur (mm) | 1793 | |
Hauteur (mm) | 1691 | |
Empattement (mm) | 2578 | |
Poids (kg) | 1335 | 1460 |
Volume de coffre (l) | 416/1760 | |
Réservoir (l) | 55 | 60 |
Crédit illustrations : Aurélien Matysek – Leblogauto