L’annonce de la nomination de Carlos Tavares, ex-numéro 2 de Renault, à la succession de Philippe Varin chez PSA a soulevé différentes réactions. Mais il y a un fait que pointe la CGT, c’est la provision datée de 2012 qui apparait dans les comptes de PSA, d’un montant de près de 21 millions d’euros et destinée selon le syndicat à la « retraite chapeau » du PDG actuel.
Philippe Varin n’est pas à proprement parler à plaindre au niveau salaire. Certes il est parmi les faibles revenus des dirigeants de groupes internationaux, mais avec 1,3 million d’euros de fixe (pas de variable versé depuis 2 ans) il n’est pas à plaindre. Et visiblement, pour sa retraite, monsieur Varin (et le conseil d’administration qui a validé) a pensé à tout. Dans le « document de référence 2012 » de PSA page 203, on peut voir les engagements du groupe en matière de retraite pour quelques-uns des dirigeants.
Selon le calcul de la CGT de Sochaux, le Président du Directoire actuel touchera 1 million d’euros par an de la part de PSA pour un total de 20 968 000 euros. Europe 1 compare même avec les indemnités d’un salarié licencié d’Aulnay-sous-bois après 20 ans d’ancienneté. Sachant que Varin sera resté 4 ans à la tête du groupe cela fait 5,250 millions d’euros par année soit 1 750 fois plus que le-dit salarié.
Par ailleurs pour la confédération, Tavares n’est pas attendu en héros : « Ce qu’il a fait à Renault, c’est aussi des coupes franches dans l’emploi, c’est aussi ces accords de compétitivité qui bloquent les salaires, qui (font) reculer l’ensemble des droits des salariés » déclare Jean-Pierre Mercier, délégué CGT sur LCI. Voilà qui ne va pas rassurer les salariés de sites « en sursis » comme Rennes-La Janais ou autre.
[Mise à jour : ce soir Philippe Varin renonce officiellement à sa retraite chapeau face à la levée de boucliers que la somme avait soulevée : « J’ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à retraite ». Bien évidemment rien ne l’y obligeait puisqu’il n’enfreignait ni la loi ni l’agrément « Afep-Medef » mais face aux indignations exprimées P. Varin préfère calmer le jeu. Un recul intelligent demandé également par le patronat qui ne souhaite pas relancer le débat sur la limitation des rémunérations des patrons ni les retraites chapeau.]
Source : CGT Sochaux, LCI, le labs Europe 1, PSA, photo : PSA (P. Varin)