Haro sur la taxe frappant les véhicules de luxe en Italie. Les différentes associations du secteur automobile viennent en effet d’adresser une missive au ministère de l’Economie réclamation l’abolition de Superbollo.
Leurs arguments ? Selon eux, l’impôt indirect se solderait au final par une perte sèche pour l’Etat, la perte de recettes induite par la chute des ventes – conséquence directe de la hausse de la taxe à leurs yeux – étant supérieure aux sommes engrangées. Enfin, selon leurs calculs. Rappelons, que le Superbollo est en vigueur depuis 2011. Si à l’origine, la taxe devait s’appliquer sur les véhicules de plus de 225 kW (306 ch) au prix de 10 €/ kW, en 2012, le gouvernement de Mario Manti l’a étendue aux véhicules de plus de 185 kW (25o ch), augmentant le tarif à 20 €/kW. Selon les estimations préalables, cette taxe devait permettre à l’Etat italien d’engranger 168 millions d’euros par an. Mais au final, les ventes des véhicules haut de gamme se sont effondrées, une chute de 35% étant ainsi enregistrée en 2012 pour les véhicules de 250 ch, sur un marché national en baisse de 19,8%.
Résultat des courses : une perte nette de recettes de 140 millions d’euros si l’on en croit les calculs des organisations professionnelles. Selon elles, l’Etat italien aurait ainsi perdu « 93 millions de recettes de TVA et 13 millions d’euros de vignette liées aux ventes de ces véhicules », les régions enregistrant quant à elles un manque à gagner de « 19,8 millions d’euros de taxe d’immatriculation » tandis que les provinces voyaient ainsi s’échapper « plus de 14 millions de prélèvements de taxes sur ces véhicules ». Sont également à prendre en compte au niveau de l’impact financer d’une telle mesure : un engorgement du marché de l’occasion des véhicules de luxe, contexte de nature à favoriser la baisse des prix… et donc la baisse des recettes pour l’Etat.
Autre phénomène non négligeable : le recours de plus en plus important à la location, histoire de contourner la législation. En vue de s’affranchir de la taxe, les voitures sont dorénavant exportées massivement vers l’Allemagne, la République Tchèque voire encore l’Autriche… pour être louées par la suite en Italie.
Sources : CCFA, Stampa
Crédit photo : Ferrari