Essai rétro: Datsun Fairlady Sports 2000 1967, les premiers lauriers de Nissan… (2/2)

Un essai d’ancienne, c’est toujours un plaisir. Un essai de sportive, c’est toujours un plaisir. Alors un essai de sportive ancienne, c’est du plaisir puissance 2!She’s got the look

En 1963, la Datsun Sports s’offre un profond lifting. Certaines sources l’attribuent à Albrecht Graf von Goertz, d’autres non. Est-ce que Nissan, fier d’avoir récupéré l’ex-designer de BMW, met son nom sur tout et n’importe quoi? Ou bien est-ce qu’au contraire, honteux de faire appel à un gaijin, Nissan préfère effacer son nom? Quoi qu’il en soit, la Sports est alors dans l’esprit des roadsters anglais contemporains. On pense notamment aux Austin-Healey Sprite MK II/MG Midget MK I.

Puis, sous l’impulsion de la filiale américaine, la Datsun Sports se met à la gonflette. Moteur 2,0l 150ch (on y reviendra) et look plus viril, avec ailes élargies. Elle ferait presque penser cette fois à une Triumph TR6, née pourtant en 1969.

Les proportions trahissent l’âge de la voiture. Avec 3,955 m en longueur, elle est un peu plus longue qu’une MX-5 (quelle que soit la génération)… Mais elle ne mesure que 1,495 m en largeur (à titre d’exemple, un 107/C1/Aygo est à 1,63m.) On sent aussi que le pare-brise a été rehaussé (car les Américains sont plus grands que les Japonais.)

Notez enfin la capote en skaï avec vitres en plexiglas, typique des roadsters des sixties. Autant dire qu’en 2 coups de cutter, une personne mal intentionnée peu pénétrer à l’intérieur…

L’autre caractéristique des années 60, c’est que le plastique n’a pas encore envahi la carrosserie. Nissan a la main lourde sur le chromage: pare-chocs, calandre, baguettes latérales… Et plein, plein, de monogrammes partout. De quoi rendre la question « c’est une quoi? » d’autant plus idiote…

Cosy coupé

L’intérieur reste dans l’esprit des roadsters anglais. Forcément, à l’époque, il n’y avait ni airbags, ni GPS. On dispose tout de même d’une boîte à 5 rapports; un luxe réservé au très haut de gamme. De plus, l’instrumentation, avec compte-tours, niveau d’huile, chargement de la batterie, etc. est très complète.

La Fairlady Sports a été pensé pour les Japonais. Or, ils sont plus petits que les occidentaux. Même en reculant le siège à fond, on a le volant dans les genoux. Les habitués des productions franc-comtoises ne seront pas dépaysés…

Le maintien des sièges est médiocre (on sait pourtant déjà faire des baquets) et il ne monte pas assez haut. Par contre, normes US obligent, vous avez des ceintures de sécurité type avion de ligne ! Rassurant, non ?

Tuning version 1967

On sent que Nissan of America a mis le paquet: la présentation de la Sports 2000 US est plus virile que la version vendue au Japon ! Pour cela, ils l’ont accessoirisée.

D’où le fameux volant Nardi, avec son cerclage en bois.

Elle a également droit à des jantes Minilite:

Et enfin, accessoire indispensable du tuning, le William Saurin:

Le meilleur est à l’intérieur

Sous le nom capot, on trouve un 2,0l U20, qui entraine les roues arrières. Il est gavé par deux carburateurs Mikuni (des copies de Solex) et développe ainsi 150ch, alors que la voiture pèse 950kg. A titre de comparaison, une Renault 8 Gordini 1300, c’est 88ch (grâce à deux vrais Solex) et 800kg. La zone rouge est à 6 500 tours/minute, un régime digne des F1 contemporaines.

Là, normalement, on entame un speech sur l’électronique embarquée et le temps où les voitures n’en ont pas encore… Sauf que pour rappel, cette Datsun est Japonaise. Et les Japonais sont déjà friands d’électronique. D’où la présence d’un allumage par transistor. Les Français devront attendre 12 ans de plus (et la Citroën Visa) pour y avoir droit…

Café racer

La Fairlady Sports 2000 a été créée pour les sportifs. On en retrouve les caractéristiques immuables. Un zyva en Golf turbomazout maxi-jacky donne des coups d’accélérateurs au feu rouge ? Il mérite une bonne leçon ! Première, la Datsun démarre lentement, puis les Mikuni se réveillent, ils éclaircissent leurs voix, puis c’est parti ! Deuxième, la Datsun revient sur la Golf, dans un bruit caverneux, qui couvre largement celui de l’allemande. Et en troisième, le zyva disparait dans le rétroviseur, son égo diminuant en proportion!

Et dans les virages, pas de problèmes, grâce à des suspensions (très) fermes, elle vire à plat. Avec ça, vous prenez les épingles de Riverside ou de Laguna Seca le coude à la portière !

A ce moment-là du récit, on doit dire qu’elle s’adapte parfaitement à la circulation moderne… Sauf que ce n’est pas du tout le cas. Forcément, il y a le poids des ans. Elle n’aime pas les démarrage à froid, ni les démarrages alors que le moteur est chaud. Le starter ne fonctionne pas. La vitre passager a envie de sortir de son logement. Les jauges ne marchent que lorsque le moteur est chaud. La ventilation est symbolique. Les phares éclairent à 3 mètres. Et le passage sur les dos d’ânes a des conséquences inattendues (ouverture inopinée du capot ou du coffre et… Verrouillage des portes !)

Conclusion

Les Sports n’ont jamais été importées en France. L’exemplaire du jour vient des Etats-Unis. En cherchant patiemment, on pourrait en dénicher une en Scandinavie ou au Benelux. En tout cas, on ne peut pas vraiment parler de prix.

Pour 1967, la Datsun Fairlady Sports 2000 offre une technologie dernier cri (boite 5, allumage électronique…) et des performances de premier plan. Elle souffre surtout du déficit d’image par rapport à MG et Triumph. Vu de 2013, elle est trop pointue et trop fragile pour être utilisée au quotidien. C’est plutôt la voiture du week-end, idéale pour une balade et surtout, pour taquiner le chrono.

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