En ce moment, les magazines publient leurs hors-série « toutes les voitures du monde ». Dans les dernières pages, il y a toujours les artisans et les voitures non-importées. Or, force est de constater que les pages « Grande-Bretagne » sont bien fournies. Chaque année, d’obscurs fabricants apparaissent d’autres disparaissent certains arrivent même à devenir de vrais constructeurs. Et parfois, grâce à un touriste de passage en France, on peut croiser un badge inconnu.
Dans ce magma en perpétuelle ébullition, il y a des firmes établies, comme Ginetta. En 1958, Bob, Ivor, Trevers et Douglas Walklett transforment une vieille Wolseley Hornet, qu’ils nomment « Ginetta G1 ». Peu après, ils décident de construire une vraie voiture de sport, la G2, qu’ils vendent en kits. En 1962, Ginetta s’offre un atelier et il lance la G4, destinée aux courses de club. C’est le vrai début de l’aventure. Les frères Walklett créent de nombreux modèles: des coupés, des roadsters, une F3 et même un crossover avant la lettre !
En 1988, la fratrie prend sa retraite. Martin Phaff prend le relais. L’époque est aux roadsters (TVR série S, Reliant Scimitar, Marcos Spyder…) et donc, Ginetta se focalise sur la G33, un roadster. Phaff tente de développer l’entreprise. Il exporte des voitures sur le continent et passe un accord avec Volvo. Malheureusement, les choses n’évoluent pas suivant le plan prévu. Volvo fait faux bon et l’exportation s’écroule.
En 2005, Lawrence Neil Tomlinson veut racheter TVR. Nikolay Smolensky est plus prompt a sortir le chéquier et Tomlinson se rabat sur Ginetta. En 2007, le BTCC perd la Formula BMW UK et il y a un créneau de libre. Tomlinson dégaine une Ginetta Cup. La voiture de course, la G50, sert de base pour un coupé, la G40R.
Présentation
Aujourd’hui, Ginetta Cars, c’est 70 employés qui produisent une centaine de voitures par an, dans le Yorkshire. L’usine a été inaugurée en 2007 par Damon Hill (dont le fils Josh courrait alors en Ginetta Cup.) Les affaires vont bien. Pour info, les frères Walklett ont repris du service! Installés dans une ferme, ils assemblent des G4 et G12, sous l’enseigne « Dare UK ». Fin de la parenthèse.
Bourcier Compétition, concessionnaire et préparateur Lotus à Angers, veut importer la marque en France. Il propose également des voitures de compétition à louer. L’exemplaire à l’essai est la première Ginetta à conduite à gauche depuis les années 90. C’est donc plus ou moins un prototype de développement.
Comme cela a été dit plus haut, la G40R dérive de la G50 de la Cup. Les G40, G50 GT4 et G55 GT3 partagent toutes le même châssis. A savoir une structure multi-tubulaire, sur laquelle est greffée une carrosserie en fibre de verre :
En G40R, impossible de passer inaperçu! A fortiori en orange. La ligne est un habile mélange de celles des modèles des années 60 et de traits plus modernes. L’absence d’appendices aérodynamiques renforce la pureté du dessin. La hauteur dépasse à peine le mètre, ainsi, elle semble étirée et le capot semble interminable…
A moins d’en posséder une, c’est plutôt sous cet angle que l’on croise les Ginetta… Là encore, c’est un mix d’ambiance sixties (avec les 4 feux ronds) et de modernité (cf. l’aileron intégré.) Notez au passage le pot d’échappement XXL…
Fille de la piste
La G40R est une voiture de course civilisée a posteriori. Ca se sent bien à l’intérieur. Les tubes de l’arceau enserrent l’habitacle. Pas d’airbags, pas d’ordinateur de bord et pas de rangement.
La finition est très artisanale et c’est spartiate. Par exemple, il faut se contenter de vitres à manivelles…
Par contre, elle possède les équipements d’une voiture de course. Le volant est démontable, il y a un extincteur, deux baquets Cobra et les nombreux manomètres permettent de surveiller le Duratec.
Gag: la minuscule tirette pour le coffre est côté passager (un reliquat d’une voiture née en conduite à droite.)
En examinant une G50, on peut jouer aux jeux des 7 différences: un seul baquet (Sparco), harnais, boite séquentielle, vitres fixes… En tout cas, oui, il est possible de faire encore plus dépouillé!
Ambiance course, donc, mais ne vous inquiétez pas, le ramage vaut le plumage…
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Essai Ginetta G40R: GT de série (2/2) |