20 ans déjà: Hej då Volvo 240

Avec son physique de bûcheron, la 240 a définitivement donné à Volvo une image d’automobile sûre. Sa disparition, en mai 1993, à quelques mois de celle de la Saab 900 de Björn Envall, marque aussi la fin d’une vision très suédoise de l’automobile.Au début des années 70, les ESV, prototypes de véhicules plus surs, fleurissent. De Toyota à British Leyland en passant par Renault ou Chrysler, les salons 72, 73 et 74 regorgent de concept car à gros pare chocs. Mais voilà, le 1er choc pétrolier balaye d’un revers ces intentions sécuritaires et la majorité des constructeurs se contentent du minimum, les fameux «5mph bumper» aux Etats-Unis et font de l’économie, la priorité. Un constructeur pourtant va donner une suite directe et visible à son Experimental Safety Car; Volvo. Evolution de la 140, la 240 récupère les protubérants pare chocs et la calandre du concept. Bien souvent de couleur orange, affublée de pare chocs d’auto tamponneuse et d’appuies tête façon échelle en mousse la Volvo affiche sa différence. Elle la fait même entendre avec l’inimitable –et insupportable- clic-clic-clic de la ceinture de sécurité. Alors que tenir la moyenne  « coûte que coûte », entre les platanes et sans ceinture, est d’usage pour bien des automobilistes hexagonaux des années 70, cette vision sécuritaire est aussi vue comme castratrice. D’autant l’inusable moteur B20, plutôt alerte sous le capot d’un Amazon, ploie quand même sous la charge. De quoi gagner en Suède le surnom moqueur de «qui vole une Volvo vole un veau». Mais rapidement cette différence va devenir un atout, surtout en Break ou la 245 est la référence en matière de volume de chargement. Malgré une porte de hayon qui laisserait des souvenirs indélébiles à bien des conducteurs, la soute est d’une générosité rare.et son rayon de braquage en fait presque un taxi londonien. Ainsi va-t-elle disputer aux breaks 505 et W123 le titre de meilleur «Station Wagon» de la Côte Est Américaine. En Europe, c’est un peu plus tard qu’il devient objet chic et décalé, comme en témoignent les dernières «Super Polar». Après avoir fait la joie des antiquaires,  le break Volvo s’est voulu un tantinet Bobo, sous l’influence des films de Manuel Poirier. Finalement son aversion pour une vitesse condamnée depuis sa naissance, et sa fabrication de qualité très « développement durable » en font une automobile dans l’air du temps. Bourrée de défaut, et pétrie de qualité, la 240 est un vrai collector à usage quotidien. Le tout est d’en trouver une  en bel état, avec un kilométrage raisonnable. *Hej då pour Au Revoir en Suédois.

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