Sursis de 6 mois accordé à l’équipementier automobile Heuliez. Le tribunal de commerce de Niort vient en effet de rendre un jugement plaçant l’entreprise sous redressement judiciaire. Une période d’observation est accordée, offrant ainsi un délai d’un semestre pour trouver une solution face à la faillite qui la menace.
Une solution pourrait être d’ores et déjà en bonne voie : le constructeur allemand Volkswagen est actuellement en cours de discussion au sujet d’un important contrat qui permettrait d’apporter 20 à 30 millions d’euros annuels de chiffre d’affaires à partir de 2014. Selon les syndicats, il devrait concerner 3.000 à 6.000 références de pièces détachées, notamment à destination des véhicules en fin de vie. La situation a de quoi soulager les 300 salariés de l’entreprise, qui ont tout de même de quoi être inquiets : il s’agit de la troisième cessation de paiements concernant Heuliez depuis 2009.
En début de semaine dernière, la direction avait dû leur annoncer le dépôt de bilan, les difficultés du secteur automobile conduisant l’entreprise à un endettement de près de 10 millions d’euros. Heuliez est notamment impactée par le démarrage plus lent que prévu des voitures électriques, et notamment de la Mia, fabriquée sur le même site à Cerizay (800 voitures électriques vendues en 2012 au lieu des 12 000 attendues). Rappelons à cet égard que la société Mia Electric est issue de la reprise en 2010 de la partie de la société Heuliez dédiée au véhicule électrique par l’investisseur allemand Edwin Kohl (88 %) et par la région Poitou-Charente (12 %). Heuliez est par ailleurs le fournisseur des châssis de Mia Electric.
Le groupe BGI (Baelen Gaillard Industrie) qui avait repris l’activité historique d’emboutissage de Heuliez en 2010 avec l’aide de la région Poitou-Charentes estime désormais être « arrivé au bout de sa capacité de soutien, rendant une nouvelle recapitalisation menée » par ses soins « impossible à ce stade ».
Sources : AFP, Libération, Enviro2B, Les Echos