En 2012, Subaru a produit 753 320 véhicules. 336 441 d’entre-elles ont trouvé preneur aux Etats-Unis. Du 1er janvier à l’heure où nous écrivons ces lignes, le constructeur a déjà vendu plus de voitures outre-Atlantique qu’il n’en vendra en Europe sur l’ensemble de l’année 2013. Autant dire que chez Subaru, les Américains sont très écoutés. Cela explique certains choix sur le nouveau Forester.Subaru veut être le spécialiste du crossover. Après l’Outback et le XV (ci-dessous, en orange), voici le nouveau Forester.
Style et équipement:
Le premier Forester (1997) est une Impreza grimée en baroudeur. A partir de la troisième génération (2008), il devient un vrai SUV. Le XV, apparu en 2012, est assez proche de lui, tant dans ses dimensions que dans sa définition. En conséquence, pour éviter la cannibalisation, le Forester grandit. Il prend 35 mm en longueur, 15 mm en largeur, 20 mm en hauteur et 5 mm en garde au sol.
Il est proposé uniquement en 4×4 et en 5 places.
Par rapport à l’ancien modèle (ci-dessous, en bas), on voit clairement la différence. Le nouveau venu est plus carré, plus massif, plus statutaire. En revanche, le nouveau dessin est peut-être un peu trop conservateur. Il est vrai que le constructeur n’a jamais fait dans l’audace (mis à part pour le Tribeca de sinistre mémoire.) Mais là, il fait presque davantage « 2008 » que « 2013 »! C’est la première conséquence du dictat US.
Les finitions Sport (diesel) et XT (essence) ont droit à un bouclier spécifique et des jantes 18 pouces. De quoi leur conférer davantage de personnalité. Les autres finitions se contentent du bouclier « classique »:
L’habitacle est spacieux et peut accueillir sans problème 5 personnes. Ce qui est logique pour un véhicule de ces dimensions. Grâce à ses larges surfaces vitrées, il est très lumineux. Le coffre offre un volume de 505 litres (soit 55 litres de plus que l’ancien); de quoi y mettre 4 sacs de golf (dixit la brochure.)
L’intérieur est décevant. Il semble flatteur à première vue, mais lorsqu’on s’approche… Les plastiques de la planche de bord semblent bien fragiles. Le constructeur fait d’autant moins d’efforts que les Américains n’y prêtent pas attention.
L’importateur a une politique du « full op ». Le 2.0D de base reçoit tout de même les vitres électriques, la climatisation, une prise 12V, un volant réglable et une radio/CD avec satellite au volant. Sans oublier les sièges chauffants, un équipement typique de Subaru. Sur le Sport, c’est Byzance! On dispose de l’allumage automatique des feux, de rétroviseurs rabattables, d’un volant cuir, d’un pédalier alu, d’un siège conducteur électrique, de portes-gobelets supplémentaires, de la climatisation bizone, d’une caméra de recul et de la fermeture électrique du coffre. Tout cela en série.
Sur le modèle essayé, le démarrage sans clef, le toit ouvrant électrique, le GPS et les sièges en cuir font parti du « Luxury Pack ».
Sur la route:
Un seul bloc diesel. Le bon vieux boxer 2,0l turbo 147ch, qui équipe déjà l’ensemble de la gamme. Il est uniquement proposé avec une boîte mécanique 6 vitesses. Subaru fait davantage d’efforts sur le bloc 2,0l atmo FB 150ch. C’est le seul à disposer d’un stop & start. Pour 2013, il s’offre une boîte mécanique à 6 rapports et une boîte CVT (le constructeur préfère l’appellation « Lineartronic ».)
Ainsi, les émissions de CO2 passent de 174g à 150g (avec la Lineartronic.) Un tiers des XV vendus en France sont des modèles essence. Le retour de l’essence va-t-il se poursuivre avec le Forester? L’autre nouvelle motorisation, c’est le 2,0l turbo à injection directe (DIT) FA20 240ch. Il remplace le 2,5l turbo EJ25 230ch. Avec ses 350Nm de couple, il emmène le Forester jusqu’à 221km/h.
Mais avec 197g de CO2, les ventes devraient être confidentielles dans l’hexagone.
Le Boxer Diesel est une motorisation très atypique: il s’utilise comme un essence! Grâce à son couple élevé (350Nm) et sa disposition longitudinale, il offre de bonnes accélérations. Qui plus est, il aime bien monter dans les tours, avec une puissance maxi à 3 600 tours/minutes. Avec seulement 1 570kg à emporter et une boîte manuelle bien étagée, on atteint facilement des vitesses déraisonnables.
Américain dans l’âme, le Forester aime le cruising sur des autoroutes rectilignes. A vitesse stabilisée, le moteur se fait oublier. Par contre, à cause de la prise au vent, il émet des bruits aérodynamiques peu agréables.
Sur les petites routes, il est décevant. Surtout par rapport au XV. Dés que l’on hausse le rythme, il prend du roulis et se montre pataud dans les enchaînements. Une route pavée? Le Forester se met à danser. Les jantes 18 pouces ne l’aident évidemment pas. Pas vraiment l’idéal pour les lombaires…
Conclusion:
En France, Subaru possède une position très confidentielle (environ 1 000 ventes par an.)
Pour exister sur le marché très concurrentiel des gros SUV, le Forester aurait besoin d’un « petit » diesel, d’une version 7 places, etc. De toute façon, Subaru n’a pas la puissance commerciale de Nissan ou Hyundai. L’acheteur typique est déjà propriétaire d’une Subaru ou alors il connait bien tel concessionnaire, qui propose notamment cette marque. Il y a une envie de rouler « différent ». La marque à la constellation du taureau, c’est aussi des détails qui montrent un certain soin: les sièges chauffants, les vérins d’ouverture du capot, la fermeture électrique du coffre…
Ainsi, le principal concurrent du Forester, c’est le XV. Par rapport à son petit frère, le Forester pèche par le style et le comportement routier. En revanche, pour celui qui recherche un véhicule plus statutaire et ayant une meilleure habitabilité, le Forester l’emporte haut-la-main!
+ | Tarifs très attractifs
Habitabilité Dotation en équipement dès le niveau de base Moteur nerveux (Boxer Diesel) |
– | Dessin manquant de caractère
Finition intérieure un peu légère Comportement routier moyen |
Gamme et prix | ||||||
2.0D | Premium | Premium LP | Sport | Sport LP | XT | |
2,0l 150ch BVM6 | 29 900 € | 32 900 € | ||||
2,0l 150ch Lineartronic | 31 400 € | 34 400 € | ||||
2,0lT 240ch Lineartronic | 39 400 € | |||||
2,0l D 147ch BVM6 | 29 900 € | 32 900 € | 35 900 € | 33 900 € | 36 900 € |
LP correspond au « luxury pack » avec toit ouvrant, GPS, démarrage sans clef et sellerie cuir.
Caractéristiques | ||||
2,0l i | 2,0 l Boxer Diesel | 2,0 l Turbo | ||
BVM 6 | Lineartronic | BVM 6 | Lineartronic | |
Moteur | ||||
Type et implantation | Boxer injection | Boxer diesel | Boxer turbo | |
Cylindrée (cm3) | 1995 | 1998 | 1998 | |
Puissance (ch) à tr/min | 150 à 6200 | 147 à 3600 | 240 à 5600 | |
Couple (Nm) à tr/min | 198 à 4200 | 350 de 1600 à 2400 | 350 de 2400 à 3600 | |
Transmission | ||||
Roues motrices | 4 roues motrices symétriques | |||
Boîte de vitesse | Manuelle | CVT | Manuelle | CVT |
Châssis | ||||
Suspension AV | Montant McPherson | |||
Suspension AR | Double triangle | |||
Direction | Pignon à assistance électrique/ 5,3 tours de butée à butée | |||
Freins | Disques ventilés à l’AV / Disques à l’arrière | Disques ventilés AV / AR | ||
Jantes et pneus | 225/60 R17, 17″ | 225/55 R18, 18″ | ||
Performances | ||||
Vitesse maximale (km/h) | 190 | 192 | 190 | 221 |
0 à 100 km/h (s) | 10,6 | 11,8 | 10,2 | 7,5 |
Consommation | ||||
Cycle urbain (l/100 km) | 8,5 | 8,1 | 7,0 | 11,2 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 6,0 | 5,5 | 4,9 | 7,0 |
Cycle mixte (l/100 km) | 6,9 | 6,5 | 5,7 | 8,5 |
CO2 (g/km) | 160 | 150 | 150 | 197 |
Angles admissibles | ||||
Attaque / sortie / ventral | 25 / 26 / 23 | 25 / 26 / 22 | ||
Dimensions | ||||
Longueur | 4595 mm | |||
Largeur | 1795 mm | |||
Hauteur | 1695 mm | |||
Empattement | 2640 mm | |||
Voies AV/AR | 1545 mm / 1550 mm | |||
Volume de coffre | 505 litres | |||
Poids à vide (kg) | 1488 | 1507 | 1540 | 1613 |
Crédit photos: Joest Jonathan Ouaknine/Le Blog Auto
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