Essai Mia Electric : ode à la ville

Présentée au Salon de Genève 2010 sous la bannière Heuliez, la Mia Electric aurait pu être condamnée suite à l’arrêt des activités automobiles de l’entreprise française, longtemps sollicitée par les constructeurs pour la mise au point de modèles transformés. L’auto y a pourtant survécu et la production a débuté au printemps 2011 avec un certain succès puisque l’auto se classe troisième des ventes d’électriques en France sur le 1er semestre 2012 avec…237 unités.

Plus encore qu’une BlueCar, la Mia Electric fait tourner les têtes. Presque aussi haute que longue, l’auto prend des allures de cube mobile. Son regard affectueux intrigue, et nombreux ont été les passants et même autres conducteurs à s’arrêter pour nous poser des questions à son sujet.

 L’étonnement se poursuit à bord, puisque la configuration de l’habitacle n’a rien de conventionnel : le conducteur est seul à l’avant, en position centrale, tandis que les deux passagers arrière sont excentrés et disposent de sièges individuels (sur notre modèle d’essai du moins, car il existe aussi une Mia L dotée d’une banquette 3 places à l’arrière). L’accès est facilité par des portières coulissantes qui intègrent une partie du plancher de l’auto de manière à réduire la largeur à enjamber pour accéder au siège conducteur. Cette configuration permet aussi à n’importe quel passager de monter ou descendre sans gêner les autres. Mais cela n’a pourtant pas que des avantages, notamment au niveau de la vision arrière puisque le rétroviseur intérieur décentré devient inutile si la place arrière droite est occupée.

Si la présentation est soignée, avec notamment un bandeau coloré en guise de planche de bord, la qualité des matériaux et de l’assemblage n’est franchement pas au niveau de ce à quoi l’on peut s’attendre d’une voiture facturée plus de 18.000 euros. D’autant plus que l’équipement est plutôt restreint puisqu’il se limite…au chauffage à impulsion. Ce dernier sera remplacé dès l’an prochain par un système Webasto fonctionnant au pétrole pour plus d’efficacité. Tant mieux, car dans l’état actuel, sa présence est des plus anecdotiques et le moyen le plus efficace de se débarrasser de la condensation en conditions hivernales reste d’ouvrir la fenêtre coulissante. Frileux s’abstenir !

Le coffre de la Mia affiche une contenance de 260 litres mais son usage est limité par la forme du plancher, qui crée une «marche», et la modularité inexistante. Impossible en effet de rabattre les sièges arrière. Heureusement, les longs objets pourront toujours se faufiler entre les occupants.

La Mia est animée par un petit moteur de 24 chevaux et 58Nm. Des chiffres légers, bien que l’auto ne pèse qu’entre 764 et 815 kilos suivant la version retenue (normale, longue ou utilitaire).

Deux batteries sont proposées pour l’alimenter : la première, de 8kWh qui autorise une autonomie de 80 kilomètres, la seconde, de 12kWh qui permet de pousser jusqu’à 125km. L’une et l’autre sont proposées en France à la vente ou à la location. La première option vous coûtera 5.100 euros ou 49€/mois; la seconde 9.600€ ou 75€/mois. Mais n’oublions pas que l’Etat français offre une prime de 7.000€ pour l’achat d’un véhicule électrique, et qu’une recharge complète de l’auto ne coûte qu’entre 1 et 1,50€ !

Petite parenthèse : en Belgique, la Mia n’est proposée qu’à la vente, au prix de base de 21.649€ avec la batterie de 8kWh, 25.249€ avec celle de 12kWh. Le système de leasing n’entrera en vigueur qu’en cours d’année 2013.

 Le plus gênant vient sans doute du choix technique des batteries. Contrairement à la majorité des voitures électriques qui utilisent des batteries Lithium-Ion, la Mia préfère une Lithium-Fer-Phosphate qui n’accepte malheureusement pas de charge rapide et oblige donc à la laisser branchée 3 à 5 heures (suivant la capacité) pour une charge complète.

Comme toute voiture électrique qui se respecte, seul un «bip» nous confirme que l’auto est prête à rouler une fois la clé de contact tournée. Les premiers kilomètres effectués en ville nous confirment que la Mia y est réellement à son aise. Pleine d’entrain dans ces conditions, elle permet de s’insérer facilement dans la circulation, braque dans un mouchoir de poche et se parque absolument n’importe où puisqu’elle n’est que 20 centimètres plus longue qu’une Smart. De quoi faire oublier un amortissement un peu ferme. La voiture idéale pour aller déposer les enfants à l’école ou faire les boutiques. A une seule condition : que celles-ci se trouvent en ville.

Car si vous désirez vous aventurer (le verbe prend ici tout son sens) en dehors des centres urbains, la Mia montrera vite ses limites. Pour profiter de l’autonomie maximale de 125 kilomètres, il faudra nécessairement conserver le mode «Eco» activé. Ce dernier permet de limiter la puissance disponible, et ainsi, réduire la consommation de la batterie. Sauf que dans ce cas, la vitesse maximale de 100km/h se voit réduite à 85km/h environ, et qu’à la moindre côte, celle-ci se réduit inexorablement obligeant à mettre le pied au plancher, ce qui est particulièrement nuisible à l’autonomie. Les autoroutes sont donc à proscrire de l’itinéraire !

Une telle utilisation combinée aux températures hivernales lors de notre essai ne nous ont pas permises de faire plus de 90 kilomètres avec une pleine charge en adoptant toutes les astuces de l’éco-conduite et en réduisant notre vitesse au minimum légal. Mais il est évident que l’auto n’a pas été conçue pour un tel usage.

Conclusion

Véritablement pratique et utilisable au quotidien, la Mia Electric ravira les utilisateurs qui limitent leurs déplacements à un usage presque exclusivement urbain. C’est en effet dans les centres-villes que la petite française démontre tout son potentiel et fait valoir ses vrais atouts. Dommage qu’elle les fasse payer si cher…

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