Lundi, Ford a annoncé son retrait officiel du rallye. La firme à l’ovale bleue est présente depuis si longtemps en WRC, que l’on pensait qu’elle y resterait éternellement… Afin de lui rendre hommage, voici un historique illustré de Ford en rallye.
En fait, on trouve des Ford en rallye bien avant l’apparition du championnat du monde.
Ainsi, en 1936, le Roumain Petr G Cristea remporte le Monte-Carlo avec une V8 cabriolet (et sans vitres latérales!)
Pendant de longues années, privés et équipes semi-officielles se succèdent. Toute la gamme de Ford GB et de Ford USA y passe (ou presque): V8, Falcon, Cobra, Mustang (avec un chanteur Ah que célèbre au volant…), Anglia…
Le tournant a lieu en 1964. Dans le cadre de son programme « Total performance » (alias « on veut gagner toutes les courses du monde »), Ford charge Lotus de s’occuper de la Cortina. Grâce à son bon rapport poids-puissance, la Cortina-Lotus fait merveille en rallye.
La Cortina cède sa place à la disgracieuse MK II, puis à l’Escort. Le rallye se dote d’un championnat du monde et Ford y est logiquement présent. Au fil des années 70, l’Escort évolue: MK I, MK II, Mexico, RS, RS2000… Brian Hart propose une excellente préparation pour le 2,0l BDA et les privés se l’arrachent.
En 1979, Bjorn Waldegard offre les titres pilotes et constructeur à Ford. Mais la firme considère que l’Escort a fait son temps. Pour des raisons de marketing, il aligne une Fiesta. L’expérience fait long feu et l’Escort poursuit sa carrière grâce aux privés. Ari Vatanen remporte ainsi le titre pilote 1981.
En 1986, l’ovale bleue revient. L’heure est aux monstrueuses groupe B et il lance la jolie RS200, dessinée par Ghia. La voiture arrive trop tard: la catégorie est déjà condamnée.
Ford est l’un des rares a effectuer la transition vers les groupe A. Néanmoins, sa Sierra Cosworth n’a que deux roues motrices. Cela n’empêche pas Didier Auriol de remporter le tour de Corse 1988, sa première victoire « mondiale ».
En 1993, le constructeur passe enfin aux 4×4 avec l’Escort RS Cosworth. François Delecour termine 2e du championnat, puis il remporte le rallye Monte-Carlo 1994. Tommi Makinen, alors méconnu, s’impose aux 1000 Lacs. L’équipe officielle n’est pas assez bien organisée. Ford la dissout et confie son imprimatur à M-Sport.
En 1997, les WRC remplacent les groupe A. Ford demande à M-Sport de réduire les coûts. D’où le choix de Carlos Sainz (soutenu par Repsol) et d’Armin Schwartz (qui apporte Remus.)
Deux ans plus tard, virage au câble: Ford veut que sa Focus gagne et il s’en donne les moyens. C’est l’époque des grands rêves de Wolfgang Reitzle, également derrière le projet Jaguar F1.
Le règlement WRC est très libéral en terme de voiture qui sert à l’homologation. Du coup, il n’y a même pas de Focus sportive « civile » au catalogue et la WRC originelle n’a pas d’aileron arrière. Côté pilotes, Colin McRae est recruté avec un salaire à 7 chiffres (du jamais vu en rallye.)
Dans un premier temps, l’Ecossais multiplie les podiums et il rêve de titre. Néanmoins, les concurrentes sont là. Les 206, puis les Xsara, raflent tout sur leur passage.
En 2006, fatigués par cette course à l’armement, les constructeurs jettent l’éponge. Ford se retrouve tout seul et il remporte une deuxième coupe constructeur, suivie d’une troisième en 2007. Citroën, de retour après une brève pause, est le nouvel épouvantail. En plus, Ford demande à M-Sport de baisser les coûts. Malcolm Wilson multiplie les voitures privées, dont une pour son fils, Matthew.
En 2011, le constructeur veut mettre en avant la Fiesta. Elle effectue deux saisons dans le désormais très anonyme championnat WRC.
Et donc, lundi dernier, Ford jette l’éponge à son tour. M-Sport continuera d’aligner des voitures, à titre privé. Est-ce une simple pause, comme dans les années 80?
Crédit photos: Ford
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