En descendant de la Nissan GT-R Track Pack 2012, la SpecV ne dépayse pas : le missile nippon s’habille d’une lèvre avant en carbone perforée, de jantes Rays allégées, d’un aileron de coffre moulé dans la fibre magique et d’un échappement en titane. Ces deux derniers éléments nous rappel le coûteux Pack Design de la Track Pack. Exclusivité oblige, la SpecV se pare de la superbe robe optionnelle Ultimate Black Opal qui vire du noir profond à l’aubergine foncé en passant par le marron. A l’intérieur, l’engin perd ses deux places arrière, reçoit deux sièges baquets Recaro en carbone et s’équipe de plusieurs placages en carbone et en aluminium afin de marquer sa différence.
Mais c’est sous sa robe que cette déclinaison se distingue le plus. La GT-R adopte une suspension plus légère et des freins en carbone-céramique NCCB. Le moteur n’est pas en reste puisqu’il propose alors une fonction overboost de ses deux turbos IHI qui apporte un supplément de couple non négligeable à mi et haut régime. Le bloc VR38DETT avoue ainsi un pic de 607 Nm pour une puissance inchangée de 485 ch. Le tout est couronné par une perte totale de 60 kg sur la balance, pour un poids total de 1 690 kg et des pneus Bridgestone Potenza.
A son volant nous avons immédiatement enclenché la fonction overboost et le mode manuel (condition sine qua non pour profiter de cet ancêtre du KERS) afin de se rendre compte des différences avec une Nissan GT-R conventionnelle. Durant 80 secondes, ce nouveau module permet à la sportive japonaise de développer 607 Nm de couple de 3 500 à 5 200 tr/min. De cette manière, elle explose le 0-100 km/h en à peine 3,4 secondes, soit 4 dixième de mieux qu’une version standard, et le 400 mètres en 11,0 secondes, bien loin devant la Ferrari 430 Scuderia ou la Porsche 911 GT2 RS.
Hélas, le tableau n’est pas aussi limpide qu’il n’y parait. Sur le réseau routier anglais, qui date d’une autre époque par certains endroits, les suspensions plus fermes ne ménagent pas les occupants. Comme la Track Pack en somme, où il faut se trouver sur piste pour en tirer la quintessence. La voiture est rapidement trépidante et nous remercions ses quatre RE070R de maintenir la sportive sur sa trajectoire.
Ce qui constitue le point fort de cette SpecV devient son plus gros défaut : les freins en carbone ont cette capacité à vous coller le nez sur le volant à la moindre sollicitation, c’est un fait. Mais du moment qu’ils ne sont pas à leur température optimale, chose difficile à atteindre au milieu du trafic, ils adoptent un fonctionnement typé On/Off très dérangeant.
En devenant Spec-V, la Nissan GT-R perd beaucoup de ses attributs, à commencer par sa polyvalence avec des freins en carbone-céramique inutilisables en ville. De plus, son tarif avoisinant les 150 000€, sa diffusion confidentielle et ses coûts d’entretiens (comptez près de 45 000€ pour remplacer les disques et plaquettes !)) ne lui permettent plus de lutter face à la Porsche 911 Turbo ou une Corvette ZR1. Mais la nippone justifie son tarif élitiste par son exclusivité et son rang de GT-R ultime. A l’heure actuelle, le plus gros défaut que nous ayons constaté au sujet de la SpecV, c’est la Track Pack : même dopée à l’overboost, la SpecV donne l’impression qu’elle s’époumone après avoir pris le volant de Godzilla dans une exécution à 550 ch.
Avis aux collectionneurs donc, mais inutile de vous ruer sur les petites annonces afin de dénicher ce Graal japonais, la cour est vide. En revanche, vous pourrez agrémenter votre Track Pack avec le Pack Design à 14 700€ afin de lui offrir un look SpecV…
La galerie de cet essai (Crédit photo : Soufyane Benhammouda/Leblogauto et Nissan) :
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