Il y a près d’un an, nous immortalisions une R14. Aujourd’hui, voici l’autre grande incomprise de Renault: la Fuego. Sortez le volant en moumoute, la chaussure de foot pour le rétro, une bonne cassette de Gold et c’est parti!
Lorsque Robert Opron quitte Citroën pour Renault, la Fuego est l’un des premiers projets sur lequel il travaille. A l’origine, il voulait créer un gros coupé, avec de la personnalité et surtout, un V6 PRV.
La firme au losange décide d’en faire un « coupé » populaire, dans l’esprit des R15/17. Il n’en garde pas moins un ligne très moderne pour 1981.
Avec sa plateforme de R18 et son capot long, la Fuego joue la carte du statutaire. Néanmoins, les premiers bouilleurs sont ridicules: 1,4l 64ch, 1,6l 96ch et 2l 115ch (exemplaire du jour.) En 1983, Renault pousse le vice avec un 2,1l turbo-diesel 88ch. Ce rapport grande voiture/petits moteurs lui donnera une réputation de gros veau.
Du reste, elle n’a pas de gros défauts. Certes, côté finition et ergonomie, ça n’est pas ça. Surtout, au début des années 80, les coupés n’ont plus la cote. Volkswagen a du mal à écouler sa discrète Scirocco. Alfa, Audi et Opel utilisent le sport pour vendre leurs voitures. Mais chez Renault, le sport est l’apanage d’Alpine. La Fuego doit être un « coupé populaire »… Même s’ils ne savent pas trop définir ce terme.
En 1984, elle reçoit enfin un turbo. Le 1,6l poussé à 132ch lui donne un peu plus d’air. Aux USA, la Fuego est distribuée par AMC. Grâce à Youtube, on peut (re)découvrir d’improbables spots sur ce « high-performance coupe » avec « stunning look ».
De toute façon, c’est déjà trop tard. En 1985, Renault arrête les frais et il ne veut plus entendre parler de coupé! Ensuite, la Fuego se voit attribuer une image ringarde. De nombreux exemplaires sont victime des baladurettes et autres jupettes. Sans oublier le tuning sauvage façon mimile. Au cinéma, c’est l’attribut obligatoire du beauf.
Aujourd’hui, elles sont devenues bien rares. Et cette image de voiture haïe la rend bien sympathique.
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