Quoi de mieux que d’inaugurer une armada avec le vaisseau amiral. La tâche revient donc à la berline frappée du n°6. On retrouve sur la nouvelle venue des inspirations de sa devancière, notamment au niveau des ailes bombées, ou des antibrouillards incrustés dans des blocs aux allures de losange allongé. Mais après la berline sage qu’elle fut, la Mazda 6 dopée au Kodo donne maintenant une impression bien plus statutaire et dynamique. Le capot et la calandre élargie gagnent en volume et semblent se détacher du reste de la carrosserie. Les passages de roue restent généreusement sculptés, et mordent largement sur les portières. Ces formes courbes s’opposent un arrière plus tendu, un peu chargé avec sa baguette de chrome faisant écho à la face avant et se posant sur les feux.
A l’intérieur, nous somme dans un monde plus commun. La planche de bord est assez massive et présente bien. Sans être au niveau des meilleurs de la catégorie, les matériaux sont bons mais n’offrent pas un luxe ostentatoire : en fait on est dans une berline japonaise de bonne tenue quand l’extérieur donne l’impression d’un modèle de gamme supérieur.
L’instrumentation comprend de nombreux boutons (entre autre sur le volant), mais l’organisation est claire et logique. Moins complexe que dans une Prius, moins technologique que dans une Lexus, la vie à bord s’y trouve plus simple. On notera sur cette version 4 portes « sedan » un grand coffre (489l) qui pourra accueillir valises ou clubs de golf, ou les deux en même temps sans rechigner.
Volant en main, ce qui marque est la sensation d’une auto imposante. Le gabarit de la Mazda 6 ne s’avère pas évident au premier abord. L’auto fait 1m84 de large, et sans doute est-ce un effet des ailes sculptées mais elle semble faire plus. Cependant, la direction est précise, et on se sent vite en confiance même dans des rues un peu étroites. Passé l’effet de surprise, on apprivoise l’auto en quelques kilomètres.
Si la Mazda6 est parfaitement saine sur le mouillé de nos campagnes, on regrette un peu des suspensions assez rigides qui, sur routes dégradées, qui font remonter des vibrations dans l’habitacle. Elle se vit mieux en grande routière de voies rapides que slalomeuse d’itinéraires bis.
Le 2,5l essence de 192ch de ce galop d’essai associé à une boîte automatique 6 rapports se montre surprenant mais plutôt réactif. Accélérateur enfoncé, on passe instantanément de 2000 à 4000tr/min avec un son montrant clairement que le moteur vient de s’éveiller. Si on ne prend pas un coup de pied dans le derrière, l’accélération est très régulière à défaut d’être brutale. Et deuxième effet, on s’en va rapidement frôler la zone rouge vers les 6000tr, jusqu’au changement de rapport suivant. Le 0 à 100 est annoncé en 7,8s, la VMax à 223km/h, et le ressenti semble confirmer le potentiel plutôt sportif de l’auto, qui reste à tout moment comme sur des rails. Niveau consommation, l’ordinateur de bord a indiqué une consommation de 9,9l qui parait un peu élevée pour une conduite plutôt calme, à quelques accélérations près.
La Mazda 6 se renouvelle d’une belle façon, en étant agréable à l’oeil, et avec un premier ressenti au volant tout à fait convaincant. On en regrette presque que la marque ne pousse pas plus ses ambitions pour aller chatouiller quelques berlines à l’image établie dans le haut de gamme. Car le potentiel est là, incontestablement.