Qui en conduisant une Prius n’a jamais regretté de ne pas avoir une batterie plus grosse à sa disposition pour rouler plus longtemps en électrique, au nez et à la barbe de ces gros 4×4 diesel? Avec la Prius rechargeable, Toyota répond à cette attente, et plus encore, puisque l’on peut charger la batterie à domicile.
La conduite de la Toyota Prius a cela d’étonnant qu’elle incite naturellement à une conduite plus tranquille, plus zen, plus économique. Sans forcer comme ces autos à boîte de vitesse aussi longue qu’un jour sans pain. Et bien sûr, on apprécie tout naturellement ces périodes de roulage en tout électrique, en regrettant à chaque fois qu’elles soient si brèves. Plus d’autonomie en électrique, et la possibilité de partir tous les matins avec une batterie pleine, voici la promesse de cette Prius rechargeable (alias Plug-in Hybrid, alias PHEV).
Toyota a longuement étudié la question avant de franchir le pas. C’est que ce changement en impose un de taille, passer de la batterie NiMH à une batterie Lithium-Ion. Un changement qui engage la marque sur la question de la qualité. Après les premiers prototypes, Toyota a engagé un large programme d’essais auprès de flottes. 600 véhicules dans le monde, 200 en Europe, dont une centaine d’exemplaires en France. Le retour d’expérience a permis de centrer la réponse finale qui profite aussi de l’évolution des batteries sur la même période. En passant du prototype à la série, la batterie réalisée à partir d’éléments fournis pas Panasonic a ainsi vu son volume passer de 201,7 à 87,2 litres, et sa masse de 160 à 80 kg. La masse totale du véhicule n’accuse ainsi que 55 kg de plus par rapport à la Prius normale, et le volume de coffre ne perd que 2 litres, avec 443 litres. Néanmoins, on perd au passage le grand rangement sous plancher.
La batterie d’une capacité de 4,4 kWh se rechargera en 1H30 sur une prise secteur standard, et sans charge plus rapide possible. Une charge qui pourra être programmée pour profiter des tarifications plus avantageuses. Toyota estime le coût d’une charge complète en France en heures creuses à 40 centimes. En échange de quoi il est théoriquement possible de parcourir jusqu’à 25 km dans le nouveau mode « EV City ». Un mode qui autorise un roulage en électrique jusqu’à 85 km/h, et avec une réponse du moteur adaptée par rapport au mode hybride standard. Le reste de la mécanique est inchangé : moteur thermique, moteur électrique et transmission.
Notre essai prévoyait une boucle d’environ 17 km dans la banlieue de Bruxelles. Dès le démarrage du véhicule, l’autonomie annoncée en mode électrique était claire : 19,9 km sans la clim et 17,6 km avec. Le moteur électrique affichant 82 ch et 207 Nm, comme sur la Prius standard, il ne faut certes pas s’attendre à des performances ébouriffantes, tel n’est pas le propos. Pas de démarrage canon comme une Leaf par exemple. Néanmoins, en trafic urbain, avec des limitations de vitesse à 50 et 70 km/h, notre Prius s’est déplacée sans jamais donner l’impression d’avoir du mal à s’intégrer. Toute en douceur comme à son habitude. Néanmoins, la vitesse maximale de 85 km/h sera assez difficile à atteindre, et de forte pentes peuvent être gênantes, surtout s’il faut y effectuer un démarrage. Mais là aussi, rappelons que le but est surtout de se déplacer en électrique en ville, et en hybride ailleurs. Donc au-delà des zones à 70 km/h, un passage en mode hybride règlera la question.
Un mode hybride qui profite d’ailleurs lui aussi de la batterie plus imposante. Grâce à elle, la consommation globale est également abaissée, l’énergie électrique pouvant intervenir plus souvent avec cette réserve plus grande. Cette Prius annonce ainsi 3,7 l/100 km de consommation en cycle mixte sans recourir au mode EV City, contre 3,9 l/100 km à une Prius non rechargeable.
Au final, nous avons bouclé l’itinéraire sans recourir au moteur thermique, en n’utilisant la climatisation que sur la moitié du parcours. Autonomie affichée à l’arrivée : 0,2 km… Nous avons volontairement adopté une conduite normale, en nous intégrant dans la circulation et sans chercher à battre un record d’économie. Clairement, l’autonomie annoncée est à portée de main avec un petit effort, des accélérations moins franches, une meilleure utilisation de la récupération d’énergie au freinage.
Reste la facture. La Prius rechargeable est affichée à 9.000€ de plus que la Prius sans prise. Un supplément qui se réduit avec les aides à l’achat : jusqu’à 10% de son prix d’achat pour la version standard dans une limite de 4.000€ (donc 2.800€ en version de base), 5.000€ avec une prise. L’écart descend donc aux alentours de 6.000€ selon les versions. Soyons donc clair, il faudra plusieurs années pour espérer rentabiliser ce surcoût, et dans des conditions idéales. Il s’agit donc ici d’un achat militant. Mais c’est aussi le cas pour ses rivales désignées, qu’elles soient purement électriques ou avec prolongation d’autonomie… C’est pour cette raison que Toyota compte particulièrement sur la clientèle des entreprises, qui peuvent à présent profiter du même bonus à l’achat. Les clients flottes pourront ainsi représenter jusqu’à 75% des ventes de ce modèle.