Essai Infiniti FX 2012: Le dinosaure se refait une beauté

Pas de transformation radicale, mais quelques changements qui l’intègrent d’avantage dans la gamme Infiniti et notamment dans le style introduit par les derniers concepts de la marque.

Le changement le plus marquant se situe au niveau de la calandre qui reprend la forme pincée introduite par les derniers concepts Essence, Emerg-e et Etherea. Ce changement ne modifie que peu la physionomie du véhicule, et c’est tant mieux, mais en comparant l’ancien et le nouveau, on peut regretter la perte d’originalité par rapport à la calandre précédente. Histoire de goût, mais personnellement, je regrette cette bouche spécifique avec les lames en forme de vagues.

Les autres changements sont la disponibilité de deux nouvelles teintes, le gris Graphite Shadow et le magnifique bleu Iridium de notre modèle d’essai FX30d, couleur qui lui va à ravir.

Le reste des changements tient plus du détail : nouvelles jantes, ajout d’un bouton d’ouverture et fermeture automatique du coffre, nouvel éclairage bleuté du tableau de bord.

Du point de vue mécanique, on reprend les mêmes, c’est-à-dire en diesel, le 3.0l de 238 ch d’origine Renault (pas encore de moteurs d’origine Mercedes), et en essence ; le V6 3,7l de 320ch du FX37 et le V8 de 5.0l développant 390ch du FX50. La gamme se développe toujours autour de deux finitions : la GT typée luxe, et la S plus sportive. A ces finitions, s’ajoute le pack premium, encore plus riche en équipement.

Si le FX est un dinosaure, ce n’est pas tellement en raison de son âge, puisque le modèle actuel date de fin 2008, mais plus en raison de sa philosophie qui, il faut bien l’avouer, a pris un petit coup de vieux avec la crise. C’est un SUV d’une autre époque, avec un style très agressif, et de grosses mécaniques énergivores. Ce n’est pas un mal, il y a un marché qui n’est pas sensible à l’écologie et qui préfère les bonnes recettes éprouvées, mais la concurrence elle, a évolué, avec des boites de vitesses plus modernes, des versions hybrides, des moteurs de moindre cylindrée, ou l’utilisation de turbos pour abaisser la consommation.

Avec ces évolutions cosmétiques qui restent de l’ordre du détail, il est normal de retrouver le FX avec des qualités et ses défauts que nous avions déjà relevés lors des essais précédents. Bien sûr le look ravageur du FX est son principal atout face à la concurrence, un vrai T-Rex, mais se paye au détriment d’une habilité faible à la vue du gabarit. Le coffre ne dispose que d’une contenance de 410l, soit en général, celui d’une berline compacte. La finition, bien que très correcte, est un peu en retrait par rapport à la concurrence plus récente, mais aussi par rapport à la dernière M d’Infiniti. Par contre, le FX garde son avantage tarifaire, car à prix équivalent à des BMW ou Mercedes concurrentes, on pense au BMW X6 ou Mercedes ML, son équipement est complet et ne nécessitera pas de laisser un bras dans le catalogue des options.

Lors de cet essai, nous avons pu avoir entre les mains le FX30d GT Premium, et le FX50S. Deux versions bien représentatives de la gamme et au caractère bien affirmé.

FX30d GT Premium

En version diesel et finition luxe, le FX30d GT Premium est taillé pour l’autoroute, son domaine de prédilection. Le couple du moteur permet de rapidement se retrouver à des vitesses prohibées sans s’en rendre compte. Les suspensions moelleuses offrent un confort pullman, une vraie voiture pour gros rouleurs. De plus, la consommation reste raisonnable avec un 9l/100 km lors de cet essai, en conduite normale sur départementales et voies rapides.

Si de l’extérieur, le moteur ne peut cacher la nature du carburant dont il se nourrit, ce bruit est heureusement bien filtré depuis l’habitable, où le conducteur et les passagers ne seront pas importunités par un son agricole; la sonorité est même plutôt agréable.

C’est sur les petites routes qu’il va surtout montrer ses limites. Nous l’avions déjà remarqué lors de notre premier essai, la boite de vitesse lente grève le moteur, même si cela nous a moins choqué que lors de notre première prise en main. Si au démarrage, le FX30d accélèrera promptement, il lui faudra un temps certain pour rétrograder et faire passer la puissance du moteur lors des relances. Le 0 à 100 km/h est tout de même abattu en 8,3s.

Dans cette finition GT, les suspensions sont plus souples… mais aussi plus floues. Le FX30d tient pourtant bien la route, mais c’est plus au niveau du ressenti. Les suspensions donnent l’impression de flotter, de ne pas faire corps avec la route, ce qui ne met pas le conducteur en confiance lors de virages à vitesse élevée où le FX ne tentera pas de cacher son poids important de 2175 kg.

L’Infiniti FX30d est disponible à partir de 60150€, mais avec un équipement déjà conséquent.

FX50 S Premium

Si d’un côté nous avons le FX30d qui reste raisonnable, à l’autre extrémité de la gamme se trouve le FX50 S, version la plus sportive de la gamme. Sportif de par sa mécanique V8 de 390 ch, et par sa suspension pilotée plus dure.

Dans cette configuration, le FX se voit transformé, surtout en mode Sport. Son moteur est présent à tous les régimes et son couple important permet d’effacer la lenteur de la boite. Les relances et les démarrages sont francs, et avec un grognement jurassique. La suspension n’est pas en reste. Bien plus ferme, elle transforme le comportement routier du FX, sans toutefois tomber dans l’inconfort. On est loin d’un diplodocus et plus proche d’un Vélociraptor. Les virages serrés se prennent sans appréhension, le FX ne bronche pas. Ce n’est pas une voiture de sport, loin de là, mais ce FX50S prouve que gros SUV et plaisir de conduite ne sont pas forcément incompatibles. Attention tout de même à la consommation. Avec une conduite, disons… dynamique, notre FX50S dépassait les… 18l/100, un appétit de dinosaure, mais il permet de passer de 0 à 100 km/h en 5,8s. En terme de tarif, cette version FX50S toute équipée coûte 79600€

FX Sebastian Vettel

Lors de cette journée, nous avons également pu avoir quelques précisions sur la version Sebastian Vettel. Rappelons que cette version exclusive développé avec le pilote de Formule 1 et présentée lors du dernier salon de Francfort 2011, voit son look rendu encore plus agressif avec ses spoilers et becquets qui semblent venus tout droit de chez un préparateur. La mécanique évolue peu, puisque par rapport au FX50 dont il est issu, il développe 30 ch de plus avec 420 ch. Mais c’est surtout la sonorité qui a été retravaillée, pour le rendre aussi agressif que son style, comme nous avons pu le constater sur un prototype.

Si cette version vous intéresse, sachez qu’il sera disponible à l’automne pour un prix d’environ 120 000 euros, le prix de l’exclusivité, car au total, ce ne sont pas plus de 200 exemplaires qui seront fabriqués pour le monde entier, dont à peine 50 pour l’Europe. Nous avons comme l’impression qu’il fera fureur auprès de sportifs bien payés. Mais en restant pragmatique, c’est tout de même un prix très proche d’une Mercedes ML 63 AMG de 525ch qui est à 125 500€.

Conclusion :

L’Infiniti FX fait partie de ces véhicules qui ont une gueule, et c’est d’ailleurs son principale critère d’achat. Il semble appartenir à une ère ou la crise n’existait pas, ou les maitres mots étaient plus gros, plus vite, plus fort, loin des arguments plus terre à terre comme l’habitabilité, le sens pratique ou l’économie d’énergie. Il fait fi des dernières technologies tel que l’hybride, les moteurs turbo-essence, les boite à double embrayage et préfère les bonnes vieilles recettes éprouvées : un gros moteur.

Avec ces deux versions au caractère bien différents, il séduira deux types de clientèles : ceux qui veulent le look du FX tout en demeurant raisonnables, et ceux qui veulent une machine au caractéristiques en rapport avec le style ravageur et sans concessions.

Le FX est probablement une catégorie de véhicules en voie de disparition, du moins chez nous, mais surtout en version FX50S, mérite d’être protégé, pour ne pas qu’exister dans les musées paléontologiques de l’automobile.

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Photos: Bernard Muller / LeBlogAuto

Galerie FX30GT et FX50S 2012

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