Suite et fin de l’essai Toyota Yaris Hybrid. Maintenant, on va parler chiffres et comportement routier! Jusqu’ici, rouler en hybride, c’était faire des sacrifices. Mais cette citadine hybride venue du ch’nord en offre autant, voir plus, qu’une citadine traditionnelle.
Régime minceur
Sous le capot, la Yaris Hybrid reçoit un moteur 1,5l 75ch et un moteur électrique 45kW (soit l’équivalent de 61ch.) Ce dernier est néanmoins bridé par la batterie.
Ainsi, la puissance totale, lorsque les deux moteurs fonctionne, est de 100ch.
Un chiffre proche de la Honda Jazz Hybrid (moteur 1,3l VTEC 88ch + électrique 10kW -14ch-.)
Parenthèse: officiellement, Toyota déclare que la Jazz Hybrid n’est pas une « vraie » hybride. Mais pour le quidam, c’est l’autre citadine hybride du marché. D’ailleurs, elle a servi de bench-mark.
Qui dit système hybride, dit surpoids. Le constructeur a grappillé des kilogrammes sur chaque élément (y compris le moteur thermique.)
A l’arrivée, il gagne ainsi 42 kg par rapport à l’ensemble moteurs + batteries de l’Auris Hybrid. Par autant, le temps de chargement des batteries baisse de 67%.
La Yaris Hybrid pèse 1 085kg. A titre de comparaison, le Yaris D-4D 90 pèse 1 035kg et la Jazz Hybrid, 1 162kg.
La différence, c’est qu’il n’y a pas de différence
Les suspensions ont été renforcées pour faire face aux kilogrammes supplémentaires.
En revanche, les pneumatiques (« verts » Dunlop en 15 pouces ou normaux en 16 pouces) sont ceux des Yaris « normales ». Donc pas de déperdition en terme de confort (y compris le confort auditif) et de sécurité.
C’est parti!
Ah, le silence des hybrides… Vous appuyez sur le bouton « start » et vous entendez… Rien du tout.
Quel changement par rapport au « claclaclaclaclac » d’un turbo-mazout à froid!
Jusqu’à environ 55km/h, seul le moteur électrique fonctionne (à moins d’avoir le pied un peu lourd.)
La voiture dispose bien sur d’un freinage régénératif et d’un stop & start.
Un mode « EV » permet, comme son nom l’indique, de moins tirer sur le moteur électrique.
Tandis que le mode « Eco » optimise le fonctionnement de la climatisation.
A l’arrivée, durant la journée, les journalistes ont effectué entre 20km et 25km (soit entre 40 minutes et 1 heure) en utilisant uniquement le moteur électrique.
En ville, vous roulez donc généralement en électrique. La boite étant CVT, il n’y a pas de changements de rapport. Notez que la Yaris Hybrid ne possède pas d’embrayage.
Le surcroit de poids ne se ressent pas du tout. La tenue de route est saine.
Grâce à ses vrais pneus, elle franchit les dos d’ânes et les inégalités de la route sans souci (contrairement aux autres voitures « propres »…)
Dans les « moins », il y a avant tout le freinage. Il faut appuyer franchement sur la pédale pour ralentir.
A l’accélération, lorsque le moteur thermique entre en action, il a tendance à s’égosiller.
C’est d’autant moins agréable qu’on passe sans transition du silence à Axel Rose.
A vitesse autoroutière stabilisée, le 1,5l se calme.
Pas de bruits aérodynamique ou de bruits de roulement. Cette voiture se comporte comme un voiture « normale »!
Conclusion
Jusqu’ici, les hybrides avaient de nombreux défauts. Acheter une hybride était donc avant tout un choix idéologique.
Personnellement, j’ai déjà conduit une demi-douzaine d’hybrides. La Yaris Hybrid est la première qui m’a offert des prestations dignes d’une voiture thermique. Quel que soit le parcours.
C’est une proposition très intéressante. Elle ne consomme que 3,5l aux 100km en cycle mixte et n’émet que 79g de CO2 (ce qui lui donne droit au bonus 2 000€.)
La Jazz Hybrid est un poil plus chère (18 950€ contre 18 500€.) En plus, elle consomme 4,5l aux 100km et émet 104g de CO2. Le frère-ennemi de Toyota est d’ailleurs en train de revoir sa copie.
Comparons-la à une citadine diesel, comme la nouvelle Peugeot 208 1,4l e-HDI FAP Blue Lion. Elle est beaucoup moins chère (16 600€), mais aussi moins puissante (68ch), à peine plus économe (3,4l aux 100km) et plus généreuse en CO2 (87g.)
En prime, la Sochalienne ne pèse que 25kg de moins et son moteur n’est qu’aux normes Euro V (alors que celui de la Toyota passe déjà l’Euro VI.) Le match VA-FCSM se termine avec 1-0 pour les Nordistes!
On voit bien que le diesel a atteint un plafond de verre. Alors que l’avenir proche appartient à l’hybride. Les ingénieurs du constructeurs nous promettent qu’on saura davantage optimiser moteur électrique et batterie, tout en faisant baisser les coûts.
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