Selon la Haute Cour de Justice de Stuttgart, Ferdinand Piëch est coupable d’avoir annoncé à la presse qu’il ne savait pas à quel point Porsche prenait des risques en tentant de racheter le Groupe Volkswagen.
Le tribunal a statué : « Si vous prenez ces paroles à la lettre, Piech a commis une violation grave de ses fonctions en tant que membre du conseil de surveillance qui comprend l’évaluation de l’importance des transactions réalisées par Porsche. Il n’aurait pas été autorisé à consentir ces opérations, aurait dû demander plus d’informations et – s’il n’avait pas suffisamment d’informations pour appréhender les risques – aurait dû agir en conséquence en s’y opposant. »
Porsche avait fait usage d’options pour monter au capital de Volkswagen et tenter d’en prendre le contrôle. Durant ce processus, qui a échoué, Porsche a accumulé environ 10 milliards d’euros de dette.
Le tribunal ajoute : « Si les mots de Piëch étaient prononcés avec cynisme, dans le cadre de la controverse de l’époque admettant donc que le risque était inéluctable, ils mettent en défaut le crédit de la marque. »
Pour résumé l’affaire, Porsche avait acquis 30% des parts de Volkswagen en 2007, obligeant la marque de Stuttgart à lancer une OPA. En deux ans, Porsche dépassait les 50% avec l’objectif d’acquérir 25% durant l’année 2009. Plombé par la dette de 10 milliards, Porsche avait dû mettre un terme à son offensive et accepter l’offre de rachat de Volkswagen.
Beaucoup estiment que l’objectif de Piëch était de fusionner les deux groupes, quel que soit le sens de la transaction.
Source : Bloomberg
Photo : Volkswagen