Dans ce climat où il faut à tout prix montrer qu’on pollue moins et que le prix de l‘essence ne cesse jamais de monter, la pratique de l’éco-conduite est de plus en plus souvent évoquée. Pour bon nombre de constructeurs, elle est de toute façon devenue un moyen idéal pour mettre en valeur de nouvelles motorisations toujours plus économes en carburant. Chez Volkswagen, on s’y est mis à 100% depuis l’arrivée de la nouvelle version BlueMotion de la Golf, forte d’un 1,6 litres TDI annoncé à seulement 3,8 litres aux 100 kilomètres et 99 grammes de CO2 par kilomètre.
En France, un grand concours a ainsi été organisé sur le plan national, ouvert à tous ceux qui se pensaient capables de conduire en consommant le moins de carburant possible. Six manches étaient prévues au total, les challengers s’affrontaient au volant de Golf BlueMotion et le tandem vainqueur a été récompensé au début du mois de juillet avec une récompense et pas des moindres : une Golf BlueMotion en cadeau.
Mais pour Volkswagen, les choses ne se sont pas arrêtées là. Le constructeur allemand a aussi organisé une grande finale mondiale, opposant les gagnants des concours BlueMotion français, espagnols, australiens, autrichiens, chinois, japonais, suisses etc., soit en tout 10 équipages vainqueurs nationaux partout où le ThinkBlue Challenge existait. Pour cette finale internationale (sans cadeau à la clé, juste pour le « fun »), il fallait rallier Berlin à Francfort sur un tracé donné et arriver à temps pour l’ouverture des portes du salon, soit un parcours total d’un peu moins de 800 kilomètres.
Et comme au Blogauto nous sommes mauvais joueurs mais curieux quand même, nous y avons également participé dans une catégorie spéciale réservée aux journalistes. Au volant de Passat BlueMotion break, nous affrontions l’équipe de journalistes chinois et l’équipe de journalistes japonais, tous équipés de cette même monture.
Pas pour les escargots
Nous suivions donc les concurrents équipés de leurs Golf BlueMotion. Un bon moyen pour comprendre le principe de base de l’éco-conduite : ne pas rouler simplement plus lentement que les autres et prévoir tout ce qui arrive, longtemps avant. Je venais en pensant trouver des escargots se traînant lamentablement le long de nationales et des autobahn, je me suis lourdement trompé. Il suffit de voir un concurrent s’engouffrer dans un virage serré (en freinant le moins possible pour ne pas avoir à réaccélérer derrière) pour s’en convaincre. Oui, ces gens-là ne dépassent jamais 120 ou 130 km/h sur l’autoroute pour ne pas avoir de trop fortes pertes à cause des frottements, mais dès que le parcours devient routier et plus ou moins sinueux, c’est presque de pilotage qu’il s’agit dans certaines phases de conduite. Tous les finalistes présents étaient d’authentiques spécialistes qui se tenaient dans un mouchoir de poche et les écarts de consommation à l’arrivée témoignaient de l’intensité de la bataille : l’équipage vainqueur (celui des Autrichiens) a gagné avec une consommation finale de 3,75 litres / 100 kilomètres sur l’intégralité d’un parcours comprenant beaucoup de petites routes sinueuses. Le second a réalisé 3,76 litres / 100 kilomètres, ce sont les Français qui ont fait largement mieux que se défendre. Avec un écart pareil, on se dit que tout s’est joué avec quelques secondes de plus ou de moins passées dans l’aspiration d’un camion sur l’autoroute, ou sur un passage au feu rouge chanceux / malchanceux.
De son coté, votre serviteur s’est aussi essayé à l’éco-conduite pendant quelques kilomètres au volant de sa Passat, avant une surchauffe du cerveau et l’arrivée des nombreuses autobahn où finalement, j’ai préféré tester la vitesse de pointe de l’auto. Leblogauto termine à la 3ème place des équipes médias (sur 3) avec une consommation finale d’environ neuf litres aux 100 kilomètres, là où les Chinois et les Japonais en ont fait moins de 5.
Pour tous ceux qui se sentent physiquement capables de relever le défi ThinkBlue Challenge en revanche, rendez-vous l’année prochaine sur les épreuves nationales. Nous, on préfère polluer sur circuit en voiture de sport. Mais aucun doute là-dessus : l’éco-conduite est une compétition très relevée elle aussi.