Essai vidéo :
Notre modèle mis à disposition possède une particularité, avec au compteur 71 000 km parcourus en moins de deux ans. Il existe donc des sociétés qui prennent en leasing (origine du véhicule) des voitures qui ne sont pas des Diesel de moins de 200 chevaux au coût d’utilisation raisonnable. Heureux ex-propriétaire ! Qui plus est, ce dernier semble avoir pris soin de son bébé, dans un état impeccable malgré son temps passé sur les routes comme en témoigne son kilométrage. Même pas une rayure sur une jante, et un habitacle qui semble dater d’à peine quelques mois. Reste que deux ans, c’est peu, et bien que la voiture ait beaucoup rouler, il n’y a pas de raison que les matériaux et l’aspect des différents éléments semblent vieillis. Il faudrait certes revenir dans quelques années pour émettre un véritable avis pertinent sur ce point, mais la qualité perçue parait véritablement de haut vol.
Cela semble une évidence, mais plus que pour tout autre type de voitures, sur une sportive (car c’en est une, on y reviendra) de ce genre il faut impérativement s’assurer d’un historique irréprochable. Entretien, réparations, usures et organes de transmission, un regard rigoureux assisté si possible d’un expert, s’avère indispensable. Sous peine d’avoir des mauvaises surprises qui peuvent rapidement se traduire en factures à 4 chiffres sans virgule. D’ailleurs, pour les modèles des premiers millésimes, il faut vérifier s’il n’apparait pas sur le carnet de suivi des interventions sur les turbos, BMW ayant pris en charge sous garantie des soucis à ce niveau là. Le réseau a aussi noté des problèmes avec comme conséquence une consommation d’huile anormale, une réparation qui sous certaines conditions fut gérée par le constructeur de Munich. Au-delà de ça, un essai permet de se rendre compte de l’état des organes de transmission, ici la boite automatique Drivelogic à 7 rapports notamment, qui on l’imagine fut sollicitée.
Avant même de démarrer, on reste tout de même surpris par le classicisme des traits de ce coupé, qui ne trahissent aucunement le caractère pourtant trempé avec ce 6 cylindres biturbo. A vrai dire, il faut un œil très exercé pour différencier à l’œil une 320d d’une 335i. Toutefois, au moment de tourner la clé, évidemment les doutes disparaissent, et le simple bruit du démarreur laisse deviner que l’on s’apprête à cravacher un fougueux destrier. A l’oreille, c’est du BMW pur jus ! Ca tourne clair, et dès lors on se prépare au décollage. Après quelques rondes pour s’échauffer, très vite on passe au mode sport. A Munich, le sport on connait, on le détecte d’entrée. A peine 5 secondes pour abattre l’exercice du 0 à 100 km/h, de l’intérieur ça reste un moment bien agréable…
Au-delà de ça, avec un amortissement aux accents d’M3 on profite pleinement de ce moteur 6 cylindres en ligne suralimenté par non pas un mais deux turbos. Du coup, on retrouve un caractère explosif à tous les étages, avec un bloc plein comme œuf tout le temps. Néanmoins, le confort semble avoir été en partie sacrifié sur l’autel du dynamisme, ce qui rebutera ou ravira certains. Sur temps sec, quel régal… et quel facilité de conduite. Cette 335i donne des sensations, ravit les oreilles comme l’égo… au point d’en perdre un peu la raison. Pour être honnête, n’étant pas moi-même « béhémiste », je compris à cette occasion le plaisir de conduite et la sportivité dont parlent souvent les fans de la marque. Quant à la boite de vitesses, voilà la parfaite compagne qu’il faut à ce moteur. 7 rapports étagés pour le sport et rien d’autre, aux temps de passage relevant du clin d’œil où la formule « sans rupture de couple » veut vraiment dire quelque chose. Au passage, le fonctionnement des palettes grâce auxquelles on commande la montée les tirant, et la descente avec les pouces se révèle logique et plus dynamique. Pour parler des choses qui fâchent, une auto pareille consomme beaucoup de carburant… vraiment beaucoup de carburant, 10 litres minimum même en étant raisonnable, et au-delà des 20 à l’aise en jouant les pilotes.
Et c’est là le nœud du problème. Quand on goute au plaisir que distille une voiture pareille, on peut être tenté de se laisser guider par le portefeuille pour s’offrir un peu trop rapidement une occasion qui semble raisonnable. Et puis pour profiter de sa monture, il faut la ménager sans transiger, ce qui comprend un coût d’entretien des plus élevés, à n’effectuer bien entendu que dans le réseau pour préserver ses performances de haut niveau. 34 890 € en l’occurrence pour ce modèle franchement irréprochable.