Affaire Renault : suite et toujours pas fin. Hier la direction du constructeur au Losange a reçu les trois cadres suspectés d’espionnage industriel pour un entretien préalable à un licenciement pour faute lourde (ce une semaine après leur mise à pied). Aujourd’hui, l’affaire va se décliner sur un volet judiciaire puisque le constructeur va officiellement déposer sans plainte sans qu’on sache encore le motif de cette plainte ni contre qui elle va être adressée (X ou les trois salariés ?). Le dépôt de cette plainte va donc se traduire par l’entrée en piste d’un juge et la de Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI).
Voilà, entre le début de l’affaire en août dernier et ce jour, il se sera passé plusieurs mois avant que la machine judiciaire soit saisie. Pourquoi autant de temps ? Mystère. Le temps pour les enquêteurs saisis par Renault d’accumuler assez de billes en interne ?
Les trois hauts cadres se sont depuis rapprochés de leur conseil respectif. Point commun entre Michel Balthazard, Matthieu Tenenbaum et Bertrand Rochette ? Ils se déclarent totalement étrangers à cette « pseudo » affaire réfutant toute implication quant à une diffusion monnayée de données relatives au programme électrique du constructeur.
L’un d’eux précise même savoir que sa dénonciation fait simplement suite à une lettre anonyme (un brin fragile) et des accusations « n’étant étayées par aucun élément concret« . Quid des comptes bancaires et du versement occulte de 630 000 euros, somme qui aurait transité par des intermédiaires à Malte et Shanghai ? Aucune réponse à cette accusation. Michel Balthazard, Matthieu Tenenbaum et Bertrand Rochette demandent désormais à être auditionnés par la justice afin de s’expliquer et « laver leur honneur« .
L’État (actionnaire de Renault à hauteur de 15 %) par le biais de son ministre de l’industrie et le porte-parole du gouvernement ont commenté l’affaire. Éric Besson et François Baroin ont indiqué que les hautes sphères suivaient attentivement l’évolution du dossier tout en ménageant la Chine dont la firme China Power Grid Corporation serait dans le viseur.
Évidemment chez Renault on ne soupçonne pour l’heure personne, Patrick Pelata déclarant que le constructeur « est victime d’une filière internationale organisée« . Alors que la justice va être saisie dans la journée, une certitude : on n’a pas fini d’évoquer cette affaire de guerre d’intelligence économique. Idem quant au fait de démêler ce sac de nœuds et apprendre qui tire les ficelles.
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Source : ITélé, AP et Reuters.