Mais en cette fin d’année 2010, le duel entre anciens salariés et entreprise est particulièrement déséquilibré. Car si, en 2008, Molex traversait difficilement la crise, les comptables ont, depuis, retrouvé le sourire. La compagnie américaine a publié des résultats exceptionnels !
Le gouvernement français est entré dans le débat. Sans réel pouvoir, Christian Estrosi, Ministre de l’Industrie, a appelé PSA et Renault à ne plus commercer avec Molex.
Par nature capitalistique, l’Etat français a tout à fait le droit de demander à des entreprises dont il est actionnaire (15% de Renault et 3% de PSA) de prendre de telles décisions (encore que ça ne doit pas se faire par le Ministre de l’Industrie devant la presse).
Restait à attendre la réponse des deux groupes. Chez Renault, on explique ne pas travailler directement avec Molex : « Nous n’avons pas d’activité significative avec eux », soulignait un porte-parole du groupe. Chez PSA, on craint les décisions hâtives : « Arrêter de travailler du jour au lendemain avec Molex nécessiterait des investissements très lourds. Mais nous sommes très attentifs au respect des lois sociales en France par nos fournisseurs et attentif à ce qu’ils tiennent leurs engagements vis à vis de leurs salariés. »
Quelle suite ? L’affaire étant aux mains de la justice, Molex sera probablement condamné à payer les sommes dues à ses anciens salariés. Et nos constructeurs ne changeront rien. Au moins, le coup de gueule d’Estrosi aura permis de faire connaître le sujet.
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