Les salariés Continental acceptent de travailler plus pour conserver leur emploi

L’économie est telle qu’il est parfois nécessaire d’augmenter sa compétitivité pour survivre. Et certaines décisions méritent d’être prises avant les premiers résultats négatifs. C’est le cas – actuellement – chez Continental Automotive France qui a demandé à ses salariés de se serrer la ceinture contre un « maintien de l’emploi pendant au moins cinq ans ». Une expression bien étrange tant notre société s’est alignée sur la mode du CDI.

Lors d’un référendum, les salariés ont accepté ce nouveau contrat à 52%. Ce résultat devrait entrainer une réduction des jours de RTT, une augmentation des salaires de 1,2% en 2011 et une réduction des certaines primes.

Si la direction – citée par Le Monde – se réjouit du résultat : « Grâce à tous, nous entrons à nouveau dans une spirale positive et nous pouvons nous projeter avec confiance dans un avenir prometteur », déclarait Antoine Jouin, président de Continental Automobile France, les syndicats promettent une réaction…

La CGT et la CFDT n’avaient pas attendu les résultats pour s’opposer au projet. Avant la clôture du scrutin, les syndicats avaient annoncé qu’ils n’entérineraient pas l’offre de la direction, même si le « oui » l’emportait. « Cette    consultation    n’a aucune valeur, c’est bidon », confiait, Olivier Grimoux, de la CGT.

Leur appel au boycott a fait un four avec 83% de participation.

Car Continental a fait des profits en 2009 (30 millions d’euros) et en fera en 2010. Mais pour la direction, les 13 millions d’euros qui pourraient être économisés vont servir à rembourser la dette et à anticiper une baisse de l’activité en 2012. En quelque sorte, Continental s’adapte à un système français devenu archaïque dans lequel il est préférable de conserver des salariés peu payés, même durant les phases de faible activités, que de s’octroyer une flexibilité bienvenue avec davantage de main d’œuvre qualifiée lorsque l’entreprise tourne à plein régime.

Et maintenant ? La proposition va être soumise au vote des organisations syndicales. La CGT et la CFDT représentant 60% des voix, elle devrait être rejetée. Les élus des salariés contrediront donc la majorité des salariés.

Dans cette histoire, soit la direction, soit les syndicats marchent sur la tête. Et la réponse ne sera connue qu’en 2015 !

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