Essai Alfa Romeo MiTo JTDM 95: Les tambours du Bronx à la Scala

Bien connue des lecteurs du BlogAuto et essayée dans ses versions à essence 1.4 T-jet 155cv, MutiAir 105 et 135cv , c’est au tour de la version à huile lourde de la Mito de passer entre nos mains. Un long galop de 1400 kilomètres à bord d’une 1,3 JTDm 95 Start/Stop Noir Etna en finition Impulsive, dotée des packs optionnels « Visibilité » et « Privilège » et dont le tarif au catalogue avoisine les 20000€.

Présentation

S’il est inutile de revenir en détail sur la présentation générale de la voiture , rappelons qu’elle doit beaucoup à la Grande Punto et que son style extérieur n’est pas sans quelques allusions à la très exclusive 8C. Le résultat obtenu distingue l’Alfa de la cohorte des véhicules de 4 mètres pour la rapprocher de la niche présidée par la Mini et que bien des constructeurs cherchent à occuper. Ici pas de traitement bicolore, de chromes et d’autocollants à profusion, d’aucuns trouveront l’approche un peu moins « D&Co » ou « Tokio Hotel »,  plus virile. Si la proue, au porte à faux conséquent -voulant trop singer la 8C- donne sous certains angles un regard étrange à la MiTo, le tableau de bord à casquette « Sprint », dans l’esprit Giulia, dont le traitement est coordonné avec la sellerie, est une leçon pour bien des intérieurs tristes. D’autant que matériaux et finition sont convaincants. L’ergonomie est satisfaisante, dans l’ensemble intuitive et la poussée acnéique de boutons est sous contrôle. Pour le reste l’habitacle et l’habitabilité sont limités, tout comme la visibilité. Mais dans cette catégorie, l’essentiel n’est pas dans le rationnel.

En route

S’il s’avère volontaire, le Diesel italien est bien loin de la musicalité d’un double arbre abreuvé aux Weber. Ses claquements font plutôt honneur à une autre production transalpine, la 131 Diesel. Particulièrement sonore, le Jtdm impose une conduite vitre fermé, sono- de bonne qualité- et clim auto engagée. L’intervention du Start and Stop apparait alors comme un soulagement, mais de courte durée, tant le redémarrage est bruyant. On l’aura compris, la Mito Jtd 95 n’est pas une urbaine idéale. Ni une autoroutière non plus, de par son confort limité et quelques détails agaçant, comme le régulateur de vitesse. La confusion possible avec le clignotant n’est pas sans rappeler les doubles comodos façon Fiat 124. Un temps de réponse du « Cuore » long, un amortissement dur en compression et mou en détente et une direction imprécise semblent caractériser le fonctionnement de la « macchina » lorsque le sélecteur DNA est en position « Normal ». En position « Dynamic » par contre, la Mito sait se montrer convaincante. Les 95cv ne viennent jamais à bout du châssis, le train avant est pesant comme on l’aime chez Alfa. Sur un parcours de nationale à l’ancienne, enchaînement de virages, camping car surchargés à doubler ou relance après travaux, la Lombardo-Piémontaise est gratifiante et redonne le sourire à un conducteur exploitant toutes les ressources disponibles de sa machine. Les pneus en 195 sont bien assez larges et participent à l’agilité. On a certes trop l’habitude des révisions de châssis Fiat pour obtenir un résultat convaincant –la 155 est le précédent le plus connu- , mais force est de reconnaître que les modifications successives , depuis son lancement, ont été bénéfiques. Côté consommation, l’appétit reste modéré, ne dépassant jamais les 6.5l aux 100. Mais sauf nécessité, le choix de l’essence reste hautement recommandable sur une auto attachante, au châssis désormais fréquentable.

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