Si la vieille dame anglaise a joué les précurseurs avec ses Land et Range, les conquérants 4×4 japonais des années 80, Pajero en tête, sont en train de s’imposer sur un marché en pleine mutation. Contrairement à son presque homonyme de chez Toyota, le Land est resté rustique et le Range a des goûts de luxe, laissant ainsi toute liberté à la concurrence. Moins de trois années s’écouleront du lancement du projet « Jay » à la présentation du Discovery. Une rapidité qui s’explique par l’utilisation massive d’éléments en provenance du Range, dont on repère, au premier coup d’œil, le pare brise et les portes. Les dessous sont bien sur de même origine, mais pour laisser le champ libre à son grand frère huppé, le Discovery n’a droit qu’a des carburateurs sur son V8 et à deux portes. Plus roturier, une version Diesel est au programme, le nouveau 2.0 litres à injection directe de son aïeul rustique, le Land. La plastique, adaptée à l’obligation d’utiliser des pièces provenant du Range, sans toutefois le trahir, laisse un goût d’inachevé. Certains –peut-être jaloux- feront remarquer que la cellule arrière lui donne des airs de Rancho. C’est là tout le paradoxe du Discovery, qui parfois cache sa noble origine maladroitement. A contrario, l’intérieur –dessiné par le bureau de design de Sir Terence Conran-, est un modèle de convivialité, un genre inconnu jusqu’alors dans le monde forcément viril du 4×4.
Dès l’année suivante le Discovery va entamer sa course vers le haut de gamme, sans jamais rejoindre son géniteur, le Range. Leur destin se croisera plus tard, sous la forme du Range Rover Sport. Un bel hommage à celui qui fait aujourd’hui incontestablement partie de la famille, le Discovery.
Discovery 4 et Range Sport 2010