Depuis sa sortie, la Honda Insight ne connaît que le succès sur tous ses marchés à travers le monde (ou presque…). Et malgré l’arrivée de sa bête noire toute désignée, la Toyota Prius, ses chiffres de vente restent plus que satisfaisants pour tous les responsables de la marque. Il faut dire qu’avec une consommation moyenne annoncée à 4,4l/100km, l’Insight s’annonce des plus économiques à l’achat (grâce aux primes) mais surtout à l’usage, au point de devenir une alternative potentielle aux diesels, sur le papier du moins. Mais qu’en est-il dans la pratique ?
Comme je ne voudrais pas faire double emploi avec l’essai de JJO, je ne reviendrai pas sur la présentation de l’auto, ni sur son fonctionnement, déjà décrit en long et en large dans nos colonnes. Cet essai n’a pour but que de vérifier les consommations moyennes annoncées par Honda pour son Insight, à savoir 4,6l/100 km en milieu urbain, 4,2l/100 km en cycle extra-urbain et 4,4l/100 km en cycle mixte. Nous avons même poussé le bouchon un peu plus loin en séparant la conduite «extra-urbaine» en trois catégories : nationale, autoroute et milieu rural, tout en respectant, of course, les limitations de vitesse.
Pour réaliser ce test, nous avons pris l’Insight pour ce qu’elle est, à savoir une hybride voulue économique et écologique, et avons donc adapté notre conduite en conséquence en adoptant une «éco-conduite» (anticiper, éviter les accélérations et freinages intempestifs et violents, conduite souple,…), bien aidés dans notre tâche par l’afficheur digital dont la couleur varie en fonction de la conduite adoptée. Notons que pour cet essai, la moitié des distances ont été parcourues avec le «mode Econ» enclenché, qui réduit la puissance et le couple de 4%, assoupli la gestion de la transmission CVT et augmente la durée de l’Auto-Stop (qui coupe le moteur automatiquement pendant un certain temps lorsque le véhicule est à l’arrêt) et avec le moteur chaud dès le départ. Précisons encore que – désolé pour les plus minutieux – les chiffres donnés ci-dessous sont ceux affichés par l’ordinateur de bord.
Allez, en route !
En ville
Pour notre essai urbain, nous nous sommes rendus dans le centre de Bruxelles, en prenant soin de ne pas s’y trouver aux heures de pointe afin d’éviter de fausser les mesures. On commence donc par une succession de boulevards et tunnels, avalés à vitesse stable dans le strict respect des limitations en vigueur, 70 ou 50km/h selon les portions. La consommation est alors très encourageante, mais pourtant, même dans ce dernier cas, à aucun moment le moteur électrique ne fonctionnait seul, alors qu’il est censé en être capable entre 15 et 45km/h. Honda précise tout de même qu’il faut que «les conditions soient suffisamment favorables». Sans doute ne l’étaient-elle pas…
Viennent ensuite des enchaînements de rues, parfois pentues, carrefours, feux tricolores, priorités de droite, etc. Bref, la jungle urbaine. Et la, l’Insight aime beaucoup moins ça, et sa consommation s’envole, puisqu’en quittant la ville, notre compteur de consommation affiche 6,1l/100km. Une consommation qui n’a rien d’indécent, mais toute de même 1,5l/100km au dessus des chiffres officiels.
Sur nationale
LE terrain de jeu de l’Insight. Le moteur électrique n’est ici pratiquement jamais sollicité en adoptant une conduite adaptée, excepté si vraiment la route s’élève de trop. La centaine de effectués sur une route comprenant quelques traversées d’agglomérations mais dépourvues d’obstacles à proprement parler (feux,…) nous réservaient une bonne surprise puisqu’à l’arrivée, notre afficheur de consommation indiquait 4,1l/100km…soit 0,1l sous la mesure officielle. Pas mal.
Sur autoroute
Ici en revanche, l’Insight n’est pas à la fête. Il faut dire que son bloc de 88 chevaux s’avère un peu juste pour emmener les 1.276 kilos de l’auto à 130 km/h et doit donc puiser dans ses réserves et solliciter de manière quasi permanente l’aide du moteur électrique pour maintenir sa vitesse de croisière. Conséquence : la consommation au terme de nos 200 kilomètres d’autoroute se chiffrait à 5,4l/100 km. Rien de bien grave toutefois, en comparaison avec ce que réclamerait un moteur thermique seul pour réaliser la même prestation.
En milieu rural
Par «milieu rural», j’entends que cette partie de l’essai à été réalisée en empruntant le réseau secondaire, avec traversée de villages, carrefours, chemins de campagne, etc sur «La Route des Collines», parcours touristique long d’une centaine de kilomètres qui serpente à travers le Parc Naturel du Pays des Collines, dans l’ouest de la Belgique. Avec un tel nom, il va sans dire que les routes ne manquaient pas de dénivelés. Pourtant, à l’arrivée, la consommation s’était figée à 5,5l/100 km, une donnée très raisonnable au vu du terrain et des routes empruntées.
Conclusion
Au final, la consommation moyenne mesurée à l’issue de cet essai s’établit à 5,27l/100 km. Une consommation intéressante donc par rapport à une voiture à essence de gabarit équivalent (Golf, 308, Megane,…) mais encore trop élevée que pour concurrencer les motorisations Diesel en terme d’économie d’énergie. En effet, en adoptant une conduite similaire, il est facile d’atteindre une valeur égale voire inférieure avec un bloc diesel de puissance équivalente, avec l’avantage financier que l’on sait au moment de passer à la pompe.
L’Insight s’impose en revanche comme un maître achat pour qui parcours de longs trajets sur nationale «à un train de sénateur», où la voiture révèle alors tout son potentiel écolo-nomique, voire en milieu urbain, où la consommation «n’explose» pas comme on pourrait le craindre. Mais dans tous les cas, l’avantage par rapport à une motorisation à essence traditionnelle est bel et bien chiffrable. D’autant que vu le prix de vente de l’auto, l’affaire sera vite rentabilisée.
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