35 ans après le lancement de la plus glamour des 356, Porsche donne un peu de fureur de vivre à la 911, en renouant avec le Speedster. Le cabriolet de Stuttgart abandonne quelques kilos, ses places arrières et sa capote étanche pour un couvre tonneau et gagne un pare brise à l’allure de saute vent. Une sorte de club Sport pour hédoniste, plus épris de vent que de vitesse.Alors que le constructeur a déjà levé le voile sur la 964, le Speedster conserve les traditionnels pare chocs à soufflets. Il faut dire que l’idée est née 6 ans plus tôt, sous l’égide d’Helmuth Bott, alors patron de la R&D chez Porsche. Dans cet esprit, un prototype avec saute vent et arceaux est présenté à Francfort en 1987. Alors que la fièvre rouge s’empare de toutes les productions italiennes, Zuffenhausen est dans la tourmente, victime notamment du crack boursier de l’automne de cette année là. Les ventes aux Etats-Unis dégringolent et toutes les idées sont bonnes à prendre. Mêmes celles du père de la 959, qui vient d’être invité à prendre une retraite anticipée. Disponible en version normale ou large « Turbo look », l’iconoclaste Porsche reste fidèle au 3,2l de 231 chevaux et à la boite G50.
Son dessin râblé et sportif va séduire 2104 amateurs, majoritairement convaincu du « size does matter », puisque seules 161 versions normales trouvent preneur. Un joli chiffre pour une Porsche qui perd une partie de la polyvalence associée aux productions de Zuffenhausen pour gagner en glamour. La recette ne sera pas oubliée longtemps. A l’aube de la 996, la 964 aura droit au même traitement. Et en ces temps aujourd’hui difficiles pour la 911 et de prééminence des 4 portes anthracite métallisé, le retour du pare brise surbaissé aurait tôt fait d’apporter une bien agréable légèreté.