Si les membres de l’Auto Task Force ont été particulièrement durs avec GM dans leur rapport, Chrysler en a également pris pour son grade. Il y est notamment écrit que « Chrysler a atteint une contre-performance historique en matière de qualité » et que le groupe « n’est pas viable sans l’aide d’un autre constructeur, comme Fiat par exemple ». Comme pour GM, les membres de l‘Auto Task Force ont reconnu que Chrysler avait consenti à certains efforts mais que, même si le plan du groupe reflète certains progrès qui ont été faits dans la gestion actuelle, ils seront insuffisants à cause de différents problèmes structurels que Chrysler, en temps qu’entité seule, aura du mal à surmonter. « En particulier la limitation de la globalisation et des économies d’échelle, la qualité inférieure du portefeuille de produits et la grande part de « trucks » et SUV laisse la société mal positionnée. Le plan de Chrysler pour atteindre ses buts est basé sur des hypothèses optimistes qui n’ont aucun sens avec ses produits et ressources actuels ». Le rapport a également mis en exergue le fait que la « petite taille » de Chrysler limite son budget de développement et surtout, la somme qui peut être dévouée au développement de chaque plate-forme. Chrysler utilise en moyenne 50% d’ingénieurs de mois pour chaque plate-forme que ce que ne fait GM. Parmi les grosses lacune en matière de produits proprement dits, les membre n’ont pas non plus mâché leurs mots : « Chrysler n’a pas de ligne de conduite pour couvrir les plus petits segments du marché, dans lesquels est attendue la plus forte croissance ». Il faut dire que les parts de marché de Chrysler dans les segments des petites et moyennes voitures sont de 3 et 7% respectivement (alors que les segments représentent 21 et 25% du marché !) et déclinent dans chacun d’eux. Il est également écrit dans le rapport que : « Chrysler espère la rentabilité en se basant sur ses produits les plus profitables mais étant donné la variabilité potentielle des prix des carburants, les volumes escomptés peuvent être menacés ». « La force de Chrysler se situe sur le segment de Pick-Up, SUV et Trucks, peu efficient en matière d’économie d’énergie. Seul, Chrysler aura donc du mal à répondre aux normes de dépollution imposée, et pourrait même se voir contraint de retirer de la vente certains modèles pour y arriver » « Chrysler limite le budget dévolu au R&D (research and development) à 3% de ses revenus sur les cinq prochaines années quand Toyota, Honda et GM y consacrent 4 à 5% » « Le plan de Chrysler, comme entité seule, ne prévoit pas de développement substantiel du segment des petites voitures, un créneau qui sera de plus en plus demandé à l’avenir si le prix des carburants continue d’augmenter, et va donc devenir très important pour la rentabilité d’un constructeur ». En conclusion, « le President de l’Auto Task Force n’a pas jugé le plan de Chrysler viable tel qu’il est structuré actuellement. Cependant, un partenariat avec un autre constructeur, comme Fiat, qui permettrait de résoudre la plupart de ces problèmes pourrait être une voie vers la viabilité ». A lire également : Rapport de l’Auto Task Force (1/2) : GM, « La Volt trop chère ». Obama juge les restructurations dans l’automobile US insuffisantes. L’Auto Task Force américaine essai la Chevrolet « Volt ». Source : Green Car Congress