Marché auto 2022 : S&P prévoit désormais une chute de 2,4 %
L’agence de notation S&P est guère optimiste sur les perspectives du marché automobile mondial pour 2022. Elle a ainsi revu à la baisse ses prévisions.
L’agence de notation S&P est guère optimiste sur les perspectives du marché automobile mondial pour 2022. Elle a ainsi revu à la baisse ses prévisions.
S&P table désormais sur un baisse de 2,4%, annulant sa précédente prévision qui, elle, tablait sur un rebond compris entre 4 et 6%. Ce qui, le cas échéant, constituerait la troisième année consécutive de baisse pour les ventes de voitures neuves.
L’agence a ainsi abaissé ses prévisions de production mondiale de véhicules légers pour 2022 et 2023 de 2,6 millions d'unités pour les deux années, à 81,6 millions pour 2022 et 88,5 millions d'unités pour 2023.
"Avec la publication des prévisions de mars, nous avons supprimé 2,6 millions d'unités de nos perspectives 2022 et 2023, mais le risque de baisse est énorme. Notre pire éventualité montre des réductions possibles jusqu'à 4 millions d'unités pour cette année et l'année prochaine » avertit l’agence.
Principales raisons invoquées par l’agence pour justifier ses nouvelles prévisions : « les perturbations de l'offre mondiale liées au conflit Russie-Ukraine ».
Avant l'invasion de l'Ukraine le 24 février, l'industrie automobile mondiale s’est trouvé durant plus d'un an dans un contexte de capacité de production limitée, avec une demande refoulée des consommateurs estimée jusqu'à 10 millions d'unités (ou 12 %) au-dessus de la production réalisable de cette année, selon S&P.
La perte soudaine de confiance économique (via les prix élevés du pétrole et des matières premières, la faiblesse des marchés boursiers et le resserrement des taux d'intérêt) freine la demande et pourrait désormais réduire ce manque à gagner d'environ un tiers - bien qu'une importante demande refoulée subsiste, note l’agence.
« Les conséquences seront probablement plus prononcées en Europe et pourraient se propager sur d'autres marchés dans le cas d'un conflit prolongé », estime ainsi l’agence de notation, évoquant le risque de pénuries de certains matériaux rentrant dans le processus de fabrication automobile, tels que le palladium et l'augmentation des cours de l'acier, du cuivre, de l'aluminium et du nickel.
La « perte » complète de la production de palladium russe est « un risque extrême susceptible de devenir la plus grande contrainte d'approvisionnement de l'industrie » s’alarme S&P.
A l’heure qu’il est, l'agence de notation ne prévoit pas d'impact sur le marché des véhicules électriques et table sur une poursuite de l'accélération des ventes de ce type de motorisation.
Alors que certains misaient sur 2022 pour « requinquer » le marché automobile mondial, le conflit entre la Russie et l’Ukraine semble doucher leurs espoirs. Révélant une fois de plus la fragilité de l'économie mondiale et des chaînes d'approvisionnement automobile
Rappelons qu’avec seulement 9,7 millions de véhicules vendus dans l'Union européenne en 2021, les immatriculations de voitures neuves ont été moindres qu'en 2020, enregistrant une baisse de 2,4% sur un an. En 2020, elles avaient déjà reculé de 22,8%, par rapport à 2019.
Sources : S&P Global Mobility
L’agence de notation S&P est guère optimiste sur les perspectives du marché automobile mondial pour 2022. Elle a ainsi revu à la baisse ses prévisions.
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