L'Europe veut corriger l'homologation des PHEV hybrides rechargeables
Le cycle d'homologation WLTP présente un "trou" pour les PHEV. L'Union Européenne veut combler ce trou ce qui pourrait mettre fin à cette incohérence.
Le cycle d'homologation WLTP présente un "trou" pour les PHEV. L'Union Européenne veut combler ce trou ce qui pourrait mettre fin à cette incohérence.
On vous l'a déjà expliqué sur leblogauto.com, les PHEV (hybrides rechargeables) bénéficient d'un trou béant dans le cycle d'homologation WLTP. En effet, avec leur partie électrique et leur capacité à réaliser plusieurs dizaines de kilomètres en ville sans le moteur thermique, les PHEV se retrouvent en termes de consommation homologuée avec des 1,5 à 2 l/100 km, même pour des modèles très puissants.
L'Union Européenne a visiblement la volonté de mettre fin à ce défaut du WLTP. Selon deux sources citées par l'agence Reuters, l'Europe souhaiterait réviser la manière d'homologuer les véhicules pour se rapprocher encore plus de la consommation réelle. Mais, visiblement pas d'utilisation d'un équipement pour vérifier les émissions en conduite réelle (RDE). En effet, l'homologation doit répondre à un cycle répétable à l'envi. Le relevé RDE n'est pas reproductible en laboratoire.
Pour moins favoriser indument les PHEV, la piste serait de réévaluer le "facteur d'utilité" du cycle WLTP (ou "utility factor" en anglais). Ce facteur est basé sur des statistiques d'utilisation des PHEV et sert à pondérer la consommation des PHEV. Petr Dolejsi, Directeur du transport durable de l'ACEA (Association des Constructeurs Européens d'Automobile) le confirme : "le facteur d'utilité va être modifié".
Un officiel de la Commission Européenne a confirmé à Reuters qu'il y avait une discussion sur la modification du "Worldwide Light Vehicles Testing Procedure" (WLTP) pour prendre mieux en compte les consommations réelles des véhicules hybrides. Mais, il a refusé d'en dire plus. Pour cette modification, l'ACEA devrait collecter et analyser les données des milliers de PHEV du marché.
Toutefois, si une décision de modifier l'homologation devait être prise, la modification en elle-même ne devrait pas intervenir avant 2025 selon les informations.
Toucher au cycle d'homologation (ou au facteur d'utilité) n'est pas sans conséquence. Cela devrait remonter la consommation homologuée et donc les émissions de CO2 trop basses. Or, ces émissions sont utilisées pour calculer les malus CO2 payé à l'achat du véhicule. Avec un facteur moins favorable, le malus des PHEV sera réévalué et les véhicules puissant n'y échapperont sans doute plus.
Mais, les constructeurs aussi seront touchés. En effet, les émissions sont utilisées pour calculer la moyenne des véhicules vendus. Et cette moyenne doit répondre à des objectifs fixés par l'Europe (loi CAFE). Avec des émissions réévaluées à la hausse pour les PHEV, certains constructeurs pourraient rater leurs objectifs et payer de lourdes amendes. C'est aussi pour cela que le changement ne se fera pas du jour au lendemain.
Cela devrait inciter les constructeurs à vendre plus de véhicules électriques pour compenser rapidement cette hausse. Cette révision si elle intervient contentera sans doute certains acteurs qui militent pour que les PHEV soient évalués à leur juste consommation (plus basse qu'un thermique équivalent personne ne le conteste).
L'International Council for Clean Transportation (ICCT) par exemple compile les données de plus de 100 000 PHEV pour voir les consommations réelles par rapport aux consommations théoriques. Transport&Environment (T&E) a récemment sorti une étude qui indique que les PHEV émettraient quatre fois plus dans la réalité qu'en théorie.
Le cycle d'homologation WLTP présente un "trou" pour les PHEV. L'Union Européenne veut combler ce trou ce qui pourrait mettre fin à cette incohérence.
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