L’urée, composant principal de l’AdBlue, et produit résultant d’une réaction entre l’ammoniac et le gaz naturel, pourrait devenir une denrée rare … Une situation - liée notamment à la hausse des prix de l’énergie - qui pourrait clouer au parking bon nombre de véhicules équipés de moteur diesel.
L’urée, composant nécessaire pour respecter les normes d’émission
L’urée est le principal composant du fluide d’échappement des moteurs diesel – servant de solution aqueuse avant que les gaz ne passent dans un convertisseur catalytique - qui constitue un élément nécessaire pour pouvoir respecter les normes d’émission d’oxyde d’azote dans les pays industrialisés.
Effet domino du contexte énergétique actuel en Chine
Une pénurie pourrait rapidement s’instaurer, résultant de problèmes apparaissant en cascade : un effet domino de la hausse des prix de l’énergie dont on se serait bien passé.
Premier facteur à prendre en compte : l’augmentation du prix du gaz naturel. Laquelle a provoqué un ralentissement de la production en Chine. Or, le pays est le premier producteur mondial d’urée.
Deuxième élément et non des moindres, les sites de production chinois sont confrontés face à un rationnement de l’électricité dans l’Empire du Milieu.
La Chine gèle ses exportations d’urée
Autre problème : l’urée est également utilisée comme engrais agricoles. La pénurie et la hausse des prix de l’urée ont mathématiquement entraîné une augmentation des prix des engrais. Pour faire face à la situation, le gouvernement chinois a distribué des subventions massives et interdit l’exportation d’urée pour aider ses agriculteurs et sécuriser son approvisionnement alimentaire.
La Corée du Sud déjà impactée … avant le monde entier ?
La Corée du Sud, qui dépend de la Chine pour son approvisionnement en urée, voit déjà son secteur transports impacté, les moteurs diesel des camions diesel nécessitant ce produit pour fonctionner.
Les chauffeurs routiers ont dû refuser d’effectuer certains transports si cela impliquait de faire tourner leur moteur trop longtemps ou trop violemment, car cela risquait de les priver d’urée.
Le pays a pu certes signer un accord avec la Chine : Pékin a décidé d'exporter 18.700 tonnes d'urée pour lesquelles les sociétés coréennes ont déjà signé des contrats avec des exportateurs chinois.
Mais il a toutefois eu recours à des importations d’urée par avion depuis l’Australie, laquelle s’approvisionne elle-même en Chine à hauteur de 80 %.
La Corée du Sud a indiqué que 97,6% de ses importations d'urée provenaient de Chine pour les neuf premiers mois de 2021, contre 88% en 2020, soulignant sa forte dépendance à l'égard du pays voisin riche en ressources pour ce matériau.
Si tout ceci semble encore loin du Vieux continent, le phénomène pourrait rapidement faire boules de neige. Une pénurie d’urée pourrait ainsi clouer au sol le fret routier … avant d’impacter les voitures diesel.
Sources : Jalopnik, Yonhap