Un design de goutte d'eau
Non, il ne s'agit pas d'une Classe S qui troque son moteur thermique pour un bloc électrique. À cause des EQC, EQA et EQB, on aurait pu le penser. Mais l'EQS n'a rien à voir, il s'agit d'une berline imaginée et développée spécifiquement pour un usage 100% électrique. Son look a peu de lien avec ce qui existe dans la gamme. Un seul mot d'ordre pour les designers, un dessin façonné pour une aérodynamique favorisant l'autonomie.
Le résultat sans appel en témoigne, Mercedes a réussi son coup avec un Cx record d'une valeur de 0,20. À l'opposé, la Formule 1 de Lewis Hamilton, qui a besoin d'un appui maximum pour aller vite en courbe, a un chiffre autour de 1,20. Le manchot (l'animal), pourrait entrer dans le Guiness avec son Cx de 0,09. À vous de vous faire une idée de sa plastique. Mais dans la rue, elle a l'air très élancée. L'arrière plus classique intègre un hayon. Pour booster un peu son style, le pack AMG est de série sur toutes les EQS vendues en France.
Impressionnant Hyperscreen!
À l'intérieur, on ne va pas se mentir, l'immense hyperscreen happe le regard. Il s'agit en fait de trois écrans géants dissimulés sous un énorme panneau de verre. Les amoureux des matériaux nobles sur les planches de bord seront donc un peu déçu. Les fans de science-fiction adoreront! Pas d'inquiétudes, le reste de l'habitacle a droit à du bois, de l'alu brossé, du cuir. On se sent très bien à l'avant. Un peu moins à l'arrière sur la version banquette. Il existe en option des sièges de type aviation à multiples réglages.
Cette débauche de technologie sert d'abord le confort. Sièges chauffants, ventilés et massants évidemment. Ajoutez à cela une sono haut de gamme Burmester. Pour faciliter la vie, la voiture distille des programmes automatiques agissant sur la température, la qualité de l'air et le fond sonore. Un petit parfum vient sublimer le tableau montrant des images de nature sur les écrans. S'endormir au volant relève presque du défi, on exagère à peine. On n'oublie pas la synthèse vocale, qui ne demande qu'à vous écouter pour progresser. La superbe ambiance lumineuse vous fera adorer la nuit! On l'aperçoit dans la vidéo.
Plus agile qu'il n'y parait
Au volant de ce paquebot, on ne se sent pas immédiatement à l'aise au premier coin de rue. Avec les roues arrière directrices, tournant jusqu'à 10°, finalement nous n'avons peur de rien. Manoeuvrer dans le parking d'où nous partions fut une formalité. Impressionnant! Les premiers kilomètres nous plongent dans une ambiance paisible. À côté, même une Classe S parait presque bruyante. Il fait froid et un roadbook de 550 km nous attend. Rogner sur le confort? Surement pas. Peu de choses à dire sur ce dernier, il s'avère royal.
L'amortissement piloté fait le job que l'on attend de lui. L'air de rien, ce grand gabarit pèse la bagatelle de 2 tonnes et demi. Il filtre sans peine les irrégularités de la route. L'EQS se conduit aisément, du bout des doigts. Les virages ne lui font pas vraiment peur, avec un bon maintien de l'assiette. Là aussi, les roues directrices optimisent son agilité, effaçant en partie son poids conséquent. Néanmoins, on peste sur la dure pédale de frein.
Une consommation bien maitrisée
L'effet pervers d'une régénération optimale peut-être. On adore toujours autant jouer avec ses différents niveaux, que l'on contrôle avec les palettes. Frein moteur ou roue-libre totale, vous choisissez. Ne cherchez pas l'explosivité d'une Porsche Taycan, il n'en est pas question ici avec 333 chevaux "seulement". Rassurez-vous, le chrono d'à peine 6 secondes pour atteindre les 100 km/h suffit pour décoller sans peine du feu rouge. Les reprises énergiques en surprendront également plus d'un.
Au détriment de la consommation? Sur ce point, Mercedes frappe fort. Rappelez-vous, la voiture pèse plus de 2,5 tonnes. Votre serviteur et son passager frileux, aiment bien se faire masser et utiliser beaucoup d'équipements embarqués. La première partie de parcours essentiellement routière, nous a gratifiés d'une moyenne proche des 20 kWh/100 km. On imagine descendre en dessous en respectant plus scrupuleusement les limitations (chut!). Le lendemain, quasiment 200 km d'autoroute. Au final, sur 550 km, dont la moitié d'axes rapides à 130 km/h (voire un peu plus parfois...), l'ordinateur a indiqué 23 kWh.
Dès 127 250 €
Ainsi, grâce à sa grosse batterie de 107,8 kWh, les 500 km à allure autoroutière stabilisée, n'ont rien de fantaisiste. Des compactes et citadines électriques légères de plus d'une tonne pour certaines, font moins bien en termes de consommation. Les 200 kW maxi de puissance admissible par la voiture sur les chargeurs rapides, assurent la récupération de 80% de capacité en 35 minutes. Il nous en a fallu à peine 20 pour passer de 20 à 70%. Oui, on peut tracer vers la mer sans se poser de questions. Oui, elle coute cher, au moins 127 250 €. 142 550 € pour notre modèle d'essai. Existe-t-il aujourd'hui une aussi bonne voyageuse électrique si bien finie?
Photos: The Good Click pour Mercedes-Benz France
+ | ON AIME |
- Technologies embarquées
- Aides à la conduite sophistiquées
- Consommation remarquable
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- | ON AIME MOINS |
- Plutôt chère
- Sensation à la pédale de frein
- Accès à l'arrière
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Mercedes EQS 450 |
Prix (à partir de) | 127 250 € |
Prix du modèle essayé | 142 550 € |
Bonus / Malus | 0 € |
Moteur |
Type et implantation | électrique synchrone |
Cylindrée (cm3) | - |
Puissance (ch/kW) | 333 / 245 |
Couple (Nm) | 568 |
Transmission |
Roues motrices | ar |
Boîte de vitesses | auto |
Châssis |
Freins | à disques |
Jantes et pneus | 265/40 R21 |
Performances |
Vitesse maximale (km/h) | 210 |
0 à 100 km/h (s) | 6,2 |
Consommation |
Cycle mixte (kWh/100 km) | 15,6 à 20,2 |
Autonomie maxi (km) | 784 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 5 216 |
Largeur (mm) | 1 926 |
Hauteur (mm) | 1 512 |
Empattement (mm) | 3 210 |
Volume de coffre (l) | 610 |
Poids (kg) | 2 480 |