Hidalgo/Pécresse : le périph' pris en otage par la présidentielle
La campagne pour l’élection présidentielle bat son plein. Avec un enjeu important : l’écologie … et la circulation en Ile de France.
La campagne pour l’élection présidentielle bat son plein. Avec un enjeu important : l’écologie … et la circulation en Ile de France.
Valérie Pécresse, la présidente (LR) d'Ile-de-France a lancé mercredi une consultation en ligne sur le "prochain retrait d'une voie de circulation ouverte à tous" du périphérique parisien. Lequel a pour origine un projet de la mairie de Paris qui réduit son impact en parlant « pudiquement » de "transformation".
Bataille rangée entre deux candidates à l’élection présidentielle, Paris se retrouvant en quelque sorte prise en otage par les deux rivales.
Rappelons en effet que la région Ile-de-France est dirigée par la candidate à l'investiture LR à la présidentielle. Anne Hidalgo, maire de Paris, est quant à elle candidate pour le PS.
Or, la Ville de Paris a la main mise sur le périphérique parisien et "s'est engagée", selon la région, "à supprimer une voie de circulation actuellement ouverte à tous pour la réserver exclusivement aux bus et au covoiturage".
"Pour ou contre la suppression d'une voie pour tous du périphérique?", demande la région dans un vote ouvert jusqu'à fin novembre "à toutes les personnes l'empruntant ou non".
Gloups, tout le monde peut donc voter ? Ou quand un débat local prend un enjeu national.
Pour participer, il suffit de posséder un compte FranceConnect, portail pour faciliter l'accès aux services en ligne de l'Etat, nous est-il préciser.
"Nous ne supprimons pas une voie, nous la transformons", a réagi David Belliard, l'adjoint (EELV) chargé de la transformation de l'espace public et des transports, accusant Valérie Pécresse de "mensonge" et d'agir avec "la primaire LR en arrière-plan".
Lors des Jeux olympiques de 2024, première étape de cette évolution, cette voie sera réservée aux participants (athlètes, officiels, personnel médical).
La Ville envisage ensuite de la réserver aux "transports en commun, véhicules électriques, véhicules d'autopartage" afin d'en faire une "voie plus rapide" pour ces transports moins polluants, a souligné le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire.
Mme Pécresse est "incroyablement réactionnaire" et "la formulation qu'elle propose est un biais idéologique majeur", a-t-il accusé en dénonçant une "obsession de mettre en scène une confrontation autour de la voiture".
La région souligne quant à elle que l'avis des Franciliens est "important" car le périphérique, "l'un des axes les plus fréquentés et les plus congestionnés" du réseau, est emprunté quotidiennement par plus d'un million de véhicules, dont 40% de trajets de banlieue à banlieue.
En mai dernier, alors en campagne pour sa réélection à la tête de la région, Mme Pécresse avait dit vouloir organiser "un référendum régional" sur le sujet et récupérer la gestion de cette infrastructure qui "ne peut pas rester uniquement la propriété de la mairie de Paris".
Selon une enquête réalisée fin 2020 par la mairie auprès de 4.000 usagers du périph', une voie réservée aux véhicules propres entraîne un "rejet très majoritaire", notamment parce qu'elle est vue comme "discriminante sur le plan social", tandis qu'une mesure similaire pour le covoiturage est perçue avec "une certaine légitimité de principe malgré les interrogations sur la mise en oeuvre".
Sources : AFP
La campagne pour l’élection présidentielle bat son plein. Avec un enjeu important : l’écologie … et la circulation en Ile de France.
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