L’affaire est sérieuse, voire très sérieuse … alors que les relations avec syndicats et salariés sont pour le moins houleuses, ces derniers s’inquiétant des propos de Diess laissant entendre que 30 000 emplois pourraient être supprimés.
Diess accusé de ne pas s’intéresser aux préoccupations des salariés
Le chef du comité d'entreprise de Volkswagen avait auparavant directement visé Herbert Diess, l'accusant de ne pas s'intéresser aux préoccupations des salariés et ravivant un conflit de longue date entre les deux parties.
Diess s’engage à assister à la réunion du personnel
Deux personnes proches du dossier ont indiqué que Diess s'était engagé à assister à la réunion du personnel, la première depuis environ deux ans, qui se triendra devant le conseil de surveillance du groupe lors d'une réunion mercredi.
30 000 emplois pourraient être perdus chez Volkswagen
Les émotions sont vives chez le plus grand constructeur automobile d'Europe depuis que Diess a déclaré lors d'une réunion du conseil de surveillance le mois dernier que l'entreprise pourrait perdre 30 000 emplois si elle passait trop lentement aux véhicules électriques.
Ce jeudi, le dirigeant a déclaré qu'il était convaincu que Volkswagen pourrait suivre le rythme de Tesla, ajoutant que cela nécessiterait de nouvelles diminutions de coûts, y compris des réductions d'effectifs sur son site de Wolfsburg.
Diess accusé de préférer les investisseurs et politiciens US à son personnel
Diess, qui exhorte Volkswagen - en n’y mettant pas forcément les gants - à rattraper et dépasser Tesla - avait préalablement indiqué qu’il ne participerait pas à la réunion prévue et rencontrerait plutôt des investisseurs et des politiciens américains.
"Herbert Diess préfère les investisseurs de Wall Street à la main-d'œuvre de l'entreprise - ce comportement est sans précédent dans l'histoire de notre groupe et montre une fois de plus que même en temps de crise, le directeur général du groupe n'a aucune empathie ni aucun sens pour la situation de la main-d'œuvre", avait déclaré Daniela Cavallo. Cette dernière ajoutant que le dirigeant ne « s'intéresse tout simplement pas aux préoccupations de la main-d'œuvre."
Les propos de Daniela Cavallo - devenue cette année à la tête du comité d'entreprise de Volkswagen et remplaçant Bernd Osterloh, un farouche opposant à Diess – marquaient alors un nouveau point bas dans une relation qui a été pendant des années semée de conflits.
Le voyage de Diess aux US impossible à reprogrammer … dans un premier temps
Un porte-parole de VW avait tout d’abord déclaré que le voyage de Diess aux États-Unis était prévu depuis un certain temps et ne pouvait pas être reprogrammé à court terme. Le dirigeant avait invité le personnel de l'usine Volkswagen de Wolfsburg à une séance de questions-réponses le 28 octobre, le jour des résultats du troisième trimestre.
L’événement a toutefois été annulé, Diess participant à la réunion la semaine prochaine.
Herbert Diess redoute les impacts de la concurrence de Tesla
Selon un rapport publié par le journal économique Handelsblatt, le PDG de Volkswagen, Herbert Diess, a déclaré au conseil d’administration de l’entreprise que des dizaines de milliers d’emplois étaient en jeu si Volkswagen ne parvenait pas à accélérer sa transition vers les voitures électriques.
Le patron de Volkswagen aurait déclaré qu’une vive concurrence sur le marché des voitures électriques, en particulier de la part de Tesla, qui prévoit de produire jusqu’à un demi-million de véhicules par an dans sa nouvelle gigantesque usine près de Berlin, imposerait des décisions difficiles.
Notre avis, par leblogauto.com
Diess tente de calmer le jeu alors que syndicats, salariés et élus sont vent debout. Dans un récent entretien accordé au journal Die Welt, Stephan Weil ( SPD ), le Premier ministre de la Basse-Saxe, pays d’origine de Volkswagen, a déclaré qu’il ne tolérerait pas une réduction à grande échelle des effectifs du plus grand constructeur automobile allemand.
« Une telle approche ne serait pas possible en Basse-Saxe », a déclaré Weil au journal en réponse aux informations des médias selon lesquelles Volkswagen envisage de supprimer jusqu’à 30 000 emplois en raison de la restructuration requise par la transition vers les véhicules électriques.
Sources : Reuters, Die Welt, Handelsblatt