TotalEnergies remercie le pétrole cher pour ses bornes de recharge
Si dans un premier temps, ce furent les électriciens qui ont regardé les réseaux de bornes de recharge, désormais, ce sont les pétroliers qui s'y intéressent, de plus en plus.
Si dans un premier temps, ce furent les électriciens qui ont regardé les réseaux de bornes de recharge, désormais, ce sont les pétroliers qui s'y intéressent, de plus en plus.
Le marché du véhicule électrique en Europe commence à créer un parc roulant intéressant. Surtout qu'il y a plusieurs VE avec 4 ou 500 km d'autonomie à la vente, et donc, de grosses capacités de batterie à recharger "vite". Désormais, les pétroliers voient ces VE non comme une menace pour la vente de carburant (on en n'est pas encore là, loin de là) mais comme des clients potentiels. Et comme ces VE à "grande" autonomie sont aussi des véhicules qui coûtent relativement cher, leurs conducteurs ont souvent un portefeuille qui permet de s'arrêter à des bornes rapides, au prix du kWh plus élevé.
TotalEnergies va par exemple équiper ses stations-services sur les autoroutes et les voies express de bornes de recharge à haute puissance. D'ici la fin de l'année 2021, 60 stations seront équipées de bornes allant de 50 à 175 kW. L'investissement, allant jusqu'à 200 millions d'euros sur un an, va s'étaler sur 2022, date à laquelle plus de 110 stations TotalEnergies seront équipées. A l'horizon 2023, ce seront 200 stations "corridor" qui devraient ainsi être équipées.
A ces stations, TotalEnergies ajoutera environ 100 stations urbaines qui seront équipées de "hub" de recharge. Attention, on ne parle pas ici d'une conversion totale à l'électrique. Ce n'est pas comme la station TotalEnergies de La Défense qui est désormais uniquement électrique. Avec ce maillage, le pétrolier Français devrait proposer une borne rapide tous les 150 km (donc à moins de 75 km). Sauf que récemment, certains se sont plaint de hub TotalEnergies avec des bornes en panne, provoquant déjà des "bouchons" à ces bornes. Il faudra aussi investir pour que ces bornes soient réellement disponibles tout le temps.
"Grâce aux revenus générés par nos activités d’hydrocarbures, nous pouvons investir massivement dans les infrastructures de recharge pour véhicules électriques et ainsi accélérer notre transformation" souligne Alexis Vovk, Directeur général Marketing & Services de TotalEnergies.
Cela fait désormais plusieurs mois que l'ex-Total, désormais TotalEnergies (avec son logo multicolore) a décidé d'enclencher la seconde sur les énergies alternatives, y compris pour la mobilité. Cette ouverture se passe aussi à l'étranger, avec des milliers de points de charge installés. Certaines bornes devraient aller jusqu'à 300 kW, pour les modèles électriques de "demain" qui le supporteront.
Si Alexis Vovk parle des activités hydrocarbures qui permettent d'investir dans l'électrique, c'est que dans le même temps, TotalEnergies a annoncé des résultats du 3e trimestre 2021 à faire pâlir un Bernard Arnault ou même un Elon Musk en goguette. En effet, le bénéfice net de TotalEnergies ressort pour le 3e trimestre à 4,8 milliards de dollars. On ne compte même plus en % par rapport à T3 2020 mais on fait carrément x5,6 ! Sur les 9 premiers mois de 2021, le Bénéfice net est de 11,2 milliards, "seulement" x4,1...
Cela permet à TotalEnergies de donner un troisième acompte de dividende à ses actionnaires, tout en diminuant son taux d'endettement et en explosant son flux de trésorerie disponible (+8,4 milliards de dollars rien que sur T3 2021).
Bref, pour résumer, vive le pétrole cher pour financer quelques bornes rapides.
Si dans un premier temps, ce furent les électriciens qui ont regardé les réseaux de bornes de recharge, désormais, ce sont les pétroliers qui s'y intéressent, de plus en plus.
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