La Norvège s’est d’ores et déjà placée comme un leader mondial du passage aux véhicules électriques et cherche à devenir la première contrée à mettre fin à la vente de moteurs essence et diesel d'ici 2025.
Norvège : les VE passent de 61,5 à 77,5 % des ventes en un an
Les véhicules 100 % électriques représentaient 77,5% de toutes les ventes de voitures neuves en septembre, a déclaré la Fédération norvégienne de la route (OFV), contre 61,5% il y a un an.
Le SUV Model Y de Tesla est le véhicule le plus vendu durant la période avec 19,8% du marché automobile, suivi de la Model 3 du constructeur US avec 12,3%. L'Enyaq de Skoda se place en troisième position mais loin derrière avec 4,4%.
Dévoilé pour la première fois par la société californienne en mars 2019, le Model Y n'a été que récemment commercialisé en Europe.
Exemption des taxes
En exemptant les véhicules 100 % électriques des taxes imposées à ceux qui dépendent des combustibles fossiles, la Norvège, pays producteur de pétrole est devenu un leader dans l'élimination de l'utilisation des moteurs à combustion, et en 2020, les ventes de VE électriques sont passées pour la première fois devant toutes les autres types de véhicules.
Cependant, la politique d'imposition zéro de la Norvège pourrait changer si les vainqueurs de centre-gauche des élections nationales du mois dernier poursuivent leur projet de taxer les modèles les plus chers.
Vers une TVA de 25 % sur une tranche de tarif supérieure à 60 000 euros
Le prochain gouvernement devrait être dirigé par Jonas Gahr Stoere, du parti travailliste, et sera composé de partis qui se sont engagés à introduire une TVA de 25 % sur la fraction du prix d'une nouvelle voiture qui dépasse 600 000 couronnes norvégiennes (69 300 $ / 59656 euros).
Bien que le Model Y de Tesla, dont le prix est inférieur au seuil fiscal, ne devrait pas être affecté, les modèles haut de gamme S et X du constructeur coûtent jusqu'à 1,3 million de couronnes et des taxations importantes pourraient leur être appliquées. Porsche, Audi et Mercedes-Benz seraient également concernés.
À titre de comparaison, le modèle le moins cher d’une Porsche électrique coûte 758 000 couronnes (75 229 euros), tandis que le modèle haut de gamme commence à 1,7 million de couronnes (0,17 million d’euros), selon le site web du constructeur allemand.
Une très coûteuse politique incitative
Les travaillistes affirment que la taxe apportera des liquidités supplémentaires aux caisses de l'État et est motivée par un sentiment d'équité.
L’actuelle politique a en effet un coût substantiel, estimé par la coalition de centre-droit au pouvoir en Norvège à 19,2 milliards de couronnes norvégiennes de perte de revenus de l’État en 2020, soit quelque 250 000 couronnes (24 811 euros) en moyenne pour chaque nouvelle voiture électrique vendue. Gloups !!!
Vers la fin des subventions des VE en Norvège ?
« L'exonération fiscale pour les achats de voitures électriques était censée être un moyen d'introduire de nouvelles technologies et ne peut pas durer indéfiniment », a déclaré Svein Roald Hansen, porte-parole de la politique fiscale travailliste.
"C'est une subvention. Et... plus la voiture est chère, plus la subvention est importante", a-t-il déclaré.
"Au cours des deux dernières années, nous avons reçu beaucoup de nouveaux modèles … il y a beaucoup de choix pour ceux qui veulent toujours acheter une voiture alors qu'il y a une exonération de TVA", a ajouté Hansen.
Une taxe sur les véhicules électriques de luxe serait inopportune et ralentirait finalement l'électrification de la Norvège, a déclaré quant à lui Christina Bu, qui dirige l'Association norvégienne des véhicules électriques.
Même dans la partie la plus septentrionale du pays avec des températures glaciales en hiver et des rennes dans les rues, les ventes de voitures électriques ont récemment dépassé celles alimentées par des moteurs à essence, diesel et hybrides, a déclaré Bu.
"Maintenant, enfin, les zones les plus rurales commencent à acheter plus de voitures électriques et ce n'est pas le moment de supprimer l'exonération fiscale car nous devons également intégrer ces zones avec des parts de marché plus élevées", a-t-elle ajouté.
Notre avis, par leblogauto.com
Epineux sujet des subventions sur l’achat des véhicules électriques. La recherche des meilleurs prix pouvant être la motivation première des consommateurs, bien avant l’intérêt écologique …
En juin dernier, le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas hésité à mettre le doigt là où cela fait mal : les subventions bénéficient en priorité aux consommateurs les plus aisés et aux véhicules souvent les moins écologiques.
Dans un document de travail, les économistes du Fonds avaient appelé la Norvège à commencer à taxer les voitures électriques haut de gamme pour réduire le coût global de ses généreuses incitations aux véhicules électriques (VE).
Les VE de luxe rimant souvent avec poids, lequel poids conduit à équiper la voiture de batteries plus performantes mais plus lourdes en un cercle loin d’être vertueux … Sans compter sur l’usure des pneus induite par la masse … phénomène qui pourrait s’avérer plus polluant que les émissions polluantes des moteurs.
Sources : Reuters, AFP, FMI